Heurter un mur législatif
Même si les résidents de la Municipalité régionale de Tracadie décident ultimement d’aller de l’avant avec un divorce, ils risquent de heurter un mur législatif. Selon la Loi sur la gouvernance locale du Nouveau-Brunswick, une dissolution demande une intervention du ministre des Gouvernements locaux qui doit commander une étude de faisabilité. Cette étude a pour objectif de déterminer s’il en fait la recommandation ou non. Luc Desjardins, président de l’Association francophone des municipalités du NouveauBrunswick, rappelle que ce n’est pas la première fois que des résidents d’anciens
DSL expriment des réserves concernant leur présence dans une plus grande municipalité, mais le temps estompe souvent les préoccupations. À Edmundston et à Miramichi, où il y a eu des fusions forcées durant les années 1990, des citoyens s’y sont opposés initialement. Aujourd’hui, les gens ont fini par s’y habituer, dit M. Desjardins. «Avec le temps, les gens ont appris à travailler ensemble. À Miramichi, le territoire était assez grand, avec deux villes distinctes et des DSL entre les deux. Avec le temps, les gens ont trouvé leur compte. C’est normal qu’il y ait des demandes particulières dans certaines régions, mais ce sont des choses qui se gèrent au niveau local.»
Contrairement à Edmundston et à Miramichi, le regroupement de Tracadie a eu lieu à la suite d’un plébiscite, en décembre 2013. À ce moment, 53% des électeurs des 18 DSL ont voté en faveur de la création de la nouvelle municipalité. Le taux de participation avait été de 67%. Le projet de regroupement avait également été initié plusieurs années auparavant par des résidents de DSL qui voulaient améliorer le sort de leur communauté. «À Tracadie, on parle de 18 DSL qui se sont regroupés d’un coup. C’est une grande municipalité et je peux comprendre que ça représente des difficultés particulières et que ça prenne du temps avant que la cohésion se fasse.» - DC