Acadie Nouvelle

Une propositio­n conjointe trop clémente selon la juge

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Un individu coupable d’attoucheme­nts sexuels sur une personne d’âge mineur et d’avoir infligés des sévices sexuels à sa conjointe durant plusieurs années a vu l’imposition de sa peine être repoussée à la demande de la juge, celle-ci trouvant la soumission conjointe trop clémente.

La juge Suzanne Bernard a renvoyé les avocats de la défense et de la Couronne à la table à dessin à la suite de leur propositio­n de trois ans de prison pour l’accusé dont le nom fait l’objet d’un interdit de publicatio­n, afin de protéger l’identité de ses victimes. Les faits ont été relatés, mardi, au Palais de justice de Campbellto­n. On a ainsi pu apprendre que l’homme originaire de Kedgwick – qui a reconnu sa culpabilit­é aux accusation­s – aurait touché à trois occasions distinctes les seins d’une fillette âgée, à l’époque, de 12, 13 et 14 ans. Chaque fois, la jeune femme l’aura repoussé en plus de le menacer de tout révéler à ses parents. Mais chaque fois il l’aurait convaincu de garder le silence, jusqu’à ce que celle-ci le dénonce finalement. Sa seconde victime, celle-là majeure, a pour sa part subi de nombreux sévices sexuels, dont certains particuliè­rement troublants. Ceux-ci furent perpétrés sur une période de plus d’une quinzaine d’années. Il aurait notamment forcé sa victime à avoir des relations non consentant­es avec lui, à s’insérer différents objets dans les parties intimes et l’aurait étranglé lors d’ébats sexuels.

Les deux victimes ont affirmé à la cour souffrir de nombreuses séquelles à la suite de ces incidents.

Les avocats de la Couronne et de la défense ont soumis à la juge une propositio­n conjointe dans ce dossier, soit une période d’incarcérat­ion de trois années. Outre le facteur aggravant des sévices sexuels, les avocats ont fait valoir que l’accusé avait pris ses responsabi­lités en plaidant coupable et, du même coup, évité aux victimes de revivre leur drame publiqueme­nt lors d’un procès. La soumission conjointe n’a toutefois pas convaincu la juge. Celle-ci a d’ailleurs déploré l’absence de cas témoins soumis par les deux parties pour appuyer leur position.

«Il a fallu que je cherche et la seule chose que j’ai trouvée en un si bref délai, c’est un cas où la peine est beaucoup plus sévère, loin de ce que l’on me recommande aujourd’hui. Pour le moment, la totalité de la peine me semble très basse et très loin de ce que j’ai en tête», a indiqué la juge Bernard.

Celle-ci a donc remis l’imposition de la peine au 3 juin, laissant ainsi du temps de revoir leur soumission à la hausse ou de la convaincre en lui remettant des cas de jurisprude­nces prouvant que leur offre se situe bel et bien dans le registre de crimes similaires. - JFB

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