Un nouveau plan d’action pour les travailleurs saisonniers et pour tous les chômeurs du N.-B.
Après un long hiver, le nouveau comité ASTS compte présenter son plan d’action à la population cette semaine. Le groupe de défense des droits des travailleurs saisonniers revendique la mise en place du «Programme d’assurance-chômage du 21e siècle».
ASTS ou Aide et soutien aux travailleuses et travailleurs des secteurs saisonniers a été formé au début de l’année par des ex-membres du Comité action assurance-emploi. Quelques-uns d’entre eux, dont le porte-parole Fernand Thibodeau, ont décidé de faire bande à part en raison d’une divergence d’opinions avec d’autres membres du Comité.
L’objectif d’ASTS est d’obtenir des résultats concrets en approfondissant le dialogue avec des acteurs clés, y compris des membres du gouvernement fédéral et provincial.
«Si on veut obtenir quelque chose, c’est important de faire ça dans le respect. On veut s’asseoir avec les gens et travailler ensemble. On veut trouver des solutions. On ne tolère pas de vulgarités. On sait que les gens sont frustrés et ils ont tout à fait le droit de s’exprimer, mais dans le respect», résume Fernand Thibodeau, porte-parole d’ASTS.
Les membres d’ASTS ont consacré les derniers mois à développer leur plan d’action en collaborant avec le Conseil national des chômeurs et chômeuses, basé à Montréal. Ils sont prêts à partager le message, lundi soir, à 19h au Centre communautaire d’Inkerman. Ils espèrent mobiliser la population avant les prochaines élections fédérales.
«On veut travailler pour les travailleurs saisonniers, mais on veut travailler pour tous les chômeurs et chômeuses du NouveauBrunswick. Le comité est là pour écouter les gens. Ce que les gens vont nous transmettre comme message, on va le partager avec les gouvernements fédéral et provincial. On prévoit organiser trois marches de sensibilisation dans différentes villes de la Péninsule acadienne et peut-être ailleurs au NouveauBrunswick aussi.»
PROGRAMME D’ASSURANCECHÔMAGE DU 21E SIÈCLE
ASTS revendique notamment la mise en place du Programme d’assurance-chômage du 21e siècle, un programme mis sur pied par le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC) et les organismes qui y sont associés.
Selon le CNC, le programme d’assurance-emploi ne correspond plus aux réalités du marché de travail actuel et les critères qui régissent le système au Canada sont parmi les plus rigides dans les pays occidentaux.
«Le Canada est le seul pays où l’accès aux prestations dépend de la région de résidence du chômeur. La région de résidence détermine non seulement le nombre d’heures de travail requis pour être admissible à recevoir des prestations, mais elle détermine aussi le montant des prestations reçues et la durée maximale des prestations», peut-on lire dans un dépliant publié par le CNC.
Par exemple, dans la région économique de l’assurance-emploi de RestigoucheAlbert, le taux de chômage est actuellement de 12,8%. Pour avoir droit à des prestations, un travailleur doit avoir au moins travailler 455 heures assurables pour toucher à un minimum de 24 semaines de chômage. En février, le taux de chômage était de 11,8% et un individu devait récolter 490 heures assurables pour avoir droit à un minimum de 23 semaines de prestations.
La région est vaste et couvre une grande partie du Nouveau-Brunswick. Pendant longtemps, des militants ont soutenu que les gens du sud de la province, même s’ils habitent dans Restigouche-Albert, ont plus de chance de se trouver un emploi par rapport aux gens du nord étant donné leur proximité avec Moncton.
ASTS et le CNC demandent l’assouplissement des critères d’adhésion dans certaines régions du pays et pour certaines catégories d’emplois. Il s’agirait de travailler un minimum de 12 semaines et de 420 heures pour recevoir 35 semaines assurables.
Ces régions seraient les mêmes qu’Ottawa a ciblées lorsqu’il a créé un projet pilote permettant à certaines personnes de recevoir jusqu’à cinq semaines supplémentaires de prestations régulières.
«Je ne suis pas du tout en train de dire que les gens doivent seulement travailler pendant 12 semaines. Je voudrais qu’il y ait du développement d’emploi dans la Péninsule acadienne et au Nouveau-Brunswick pour que les gens puissent mieux gagner leur vie. Dans le secteur saisonnier, souvent ce sont les seuls emplois disponibles. S’il y avait d’autres opportunités, les gens en prendraient avantage. En même temps, on ne va certainement pas fermer les usines de fruits de mer, arrêter de couper le bois ou de récolter la tourbe.» ■