Pêche récréative au saumon: une cinquième saison sans rétention
Les stocks de saumons de l’Atlantique étant toujours dans un état précaire, le ministère des Pêches et des Océans a pris la décision de poursuivre sa politique de remise à l’eau obligatoire.
En place depuis 2015, cette approche de précaution sera en vigueur pour l’ensemble des rivières s’écoulant dans le sud du golfe du Saint-Laurent. Il s’agira donc de la cinquième saison de pêche où les amateurs ne pourront conserver leurs prises.
Le ministère explique sa mesure de gestion par le déclin de cette ressource et par souci de protection. Cette décision fait suite à des avis de scientifiques, à des commentaires du Comité consultatif sur la pêche récréative et aux résultats d’une consultation publique annuelle tenue en ligne.
Plus spécifiquement, le ministère explique que cette décision se base sur des données scientifiques, lesquelles indiquent de faibles taux de montaison de saumons, en 2018, dans les quatre zones de pêche du saumon, incluant toutes les rivières du Nouveau-Brunswick.
La pêche récréative du saumon de l’Atlantique demeurera donc ouverte, mais avec remise à l’eau obligatoire dans l’ensemble de ces rivières.
La décision du ministère ne surprend pas outre mesure le directeur du Conseil de gestion du bassin versant de la Rivière Restigouche, David LeBlanc.
Ce dernier est bien au fait que les stocks de saumons sont faibles dans le bassin. Il prévoit même que 2019 risque d’être une autre année décevante à ce chapitre, tout comme l’a été 2018, une année passablement médiocre.
À cela s’ajoute le fait qu’avec les nouveaux critères entourant l’approche de précaution préconisée par le gouvernement, il faut encore plus de saumons qu’auparavant pour atteindre le seuil minimal de conservation.
Qu’à cela ne tienne, la décision de ne permettre aucune rétention n’est pas ce qu’aurait privilégié M. Leblanc.
«Ça fait un moment déjà que l’on réclame la gestion par rivière. Si nous avions ce contrôle, nous pourrions, par exemple, imposer la remise à l’eau et décider de permettre une certaine rétention après avoir évalué les stocks et leur composition à la mi-saison. Ça permettrait du coup de rendre l’expérience de pêche un peu plus intéressante sans pour autant nuire à l’espèce, et ainsi assurer une relève au niveau des pêcheurs. Malheureusement, nos demandes font du sur-place», indique-t-il.
Ce dernier souligne également que la disparité persiste avec le Québec, province qui partage une partie des eaux de la Restigouche avec le NouveauBrunswick.
Les mesures fédérales ne s’appliquant pas au Québec, les pêcheurs de cette province peuvent du coup conserver leurs prises alors que leurs confrères du Nouveau-Brunswick doivent les remettre à l’eau, une iniquité qui persiste depuis quelques années. ■