Les syndiqués de Bathurst rejettent une augmentation de salaire de 7,5%
Après deux jours de négociations entre le SCFP et la Ville de Bathurst, les employés syndiqués rejettent, à 90%, l’offre patronale. Le maire a exprimé sa déception, jeudi matin, lors d’une conférence de presse.
Les employés sont en lock-out depuis le 25 juillet. «Nous considérons que l’offre présentée à nos employés est plus que raisonnable, et ceci sous plusieurs aspects. Il est surtout important de noter que l’offre représente une augmentation au-delà du coût de la vie pour la durée du contrat proposé», a expliqué le maire, Paolo Fongémie.
La Ville de Bathurst avait proposé à ses employés une augmentation salariale de 7,5% sur cinq ans, mais l’offre a été rejetée par 19 des 22 syndiqués mercredi après-midi, lors d’un vote à bulletin secret.
«Nos membres sont unis et envoient un message fort à l’employeur», a signalé Guy DeSilva, représentant du syndicat.
«Bathurst a la capacité de rémunérer équitablement ses employés de première ligne. C’est une question de prioriser les gens en première ligne plutôt que la gestion.»
Le SCFP critique la Ville d’avoir récemment ajouté huit postes de direction et les élus pour s’être accordé une augmentation de salaire «importante», plus tôt cet été.
RÉALITÉS FINANCIÈRES
Bathurst est actuellement la troisième ville la plus dispendieuse où demeurer au Nouveau-Brunswick, rappelle M. Fongémie.
«On se doit d’être raisonnable dans notre approche», a-t-il mentionné dans un communiqué de presse.
«Nous avions une offre raisonnable sur la table, une offre qui reflète nos réalités financières et qui reflète encore des augmentations au-delà de la moyenne.»
À l’aide d’un graphique, le maire a démontré la courbe d’augmentation salariale des employés du local 1282 au cours des dix dernières années. Ceux-ci auraient bénéficié d’une hausse de 2,99%, soit 1,34% au-dessus du coût de la vie.
«Ceci a placé les employés bien en avant du citoyen moyen. Dans ce contexte, notre offre est plus que raisonnable,» a maintenu le maire.
IMPASSE À LA TABLE DE NÉGOCIATION
Guy DeSilva mentionne que la balle demeure dans le camp de M. Fongémie et ses conseillers.
«Les deux parties se sont rapprochées lors de la première journée de négociation. Nous avons diminué notre demande d’environ 2,5% et la ville a augmenté son offre de 1,5%, mais ils sont quand même loin du coût de la vie», a affirmé le président.
Le représentant du SCFP se dit prêt à retourner à la table de négociation si la partie patronal le demande, mais M. Fongémie indique qu’il n’a pas l’intention de céder et qu’il est «prêt à ce que le lock-out dure longtemps».
Une trentaine de personnes se trouvaient déjà devant l’hôtel de ville vers 10h, jeudi.
La musique s’est fait entendre jusqu’au bout de la rue, où les syndiqués bloquaient l’accès au stationnement.
«Nous ne sommes pas trop découragés, ça va bien», a confirmé M. DeSilva.
«La communauté et les autres syndicats avoisinants nous appuient. Ils arrêtent nous parler, et ça nous donne d’énergie.» ■