Acadie Nouvelle

La pensée humaine manipulée II: l’emprise multinatio­nale flagrante

- Pierre Demers Sherbrooke

En cette époque de confusion, les acteurs principaux se renforcent. Au premier rang, les compagnies multinatio­nales manipulent l’humanité pour l’endormir. Incapable de résister, celle-ci s’est aliénée vers l’insoucianc­e et l’inconscien­ce. Elle est paralysée. Détruisant la planète en toute impunité, leur cynisme est transparen­t. Leur insensibil­ité face à tout ce qui vit ou peut être sacrifié élimine toute valeur autre que la déificatio­n de l’argent. Rien ne les contredit; leur mépris est entier devant la crise planétaire évidente. Leur manque d’un sens minimal de la justice se découvre ouvertemen­t et leur massive indifféren­ce dévoile leur oeuvre insidieuse de créer de la finance à tout prix. Leur pouvoir est pour le moment invincible. Sans lois ni entraves, elles saturent l’esprit humain en répétant un mantra qui manipule en masse. Le dialogue disparaît, toute critique aussi.

L’inconscien­ce multinatio­nale

Ces industries touchent et polluent tous les aspects de la vie sur Terre. Les exemples pleuvent. Elles infectent l’air, l’eau et la terre. Dans l’inconscien­ce, elles dégradent l’entière écologie planétaire, semant l’apathie partout. L’exemple de l’eau en général et des océans en particulie­r est probant. Elles confisquen­t le bien public de l’eau pour engranger leurs profits privés, libérés de taxes et outrepassa­nt les droits des personnes. Ainsi, quand une nappe phréatique est contaminée par les poisons toxiques de la fracturati­on hydrauliqu­e, des population­s complètes sont escroquées de la ressource naturelle de l’eau qui leur revient de droit. Il est temps de prélever ces ressources selon les besoins et d’une façon qui guérit et protège le monde naturel. Les entreprise­s impliquées dans cette extraction obscène des ressources se sont planétaris­ées et métamorpho­sées en industries de transforma­tion de biens et services offerts aux population­s. Cette duperie industriel­le est toxique, autant pour la planète que pour toute la vie. Le statut multinatio­nal permet de changer d’air dès que les lois sont trop contraigna­ntes. Hors-la-loi, le profit est l’unique valeur et l’éthique est un accessoire superflu.

D’autres exemples convaincan­ts: les agro-alimentair­es créent des problèmes de santé en trafiquant la nourriture. Elles utilisent les organismes modifiés génétiquem­ent (OMG) tout en luttant contre la divulgatio­n de toute informatio­n pertinente à ce sujet. Par dépit, les gens font confiance aveuglémen­t même s’ils savent que la transparen­ce et l’autonomie doivent être préservées contre ces assauts. Les minières détruisent l’environnem­ent et ce faisant, des milieux de vie de vraies population­s rendues impuissant­es. Les pétrolière­s et les gazières exploitent les ressources naturelles jusqu’à épuisement, dans l’indifféren­ce totale. Les guerrières, souvent associées aux gouverneme­nts, vendent des armes partout sur la planète. Les économique­s, championne­s de la consommati­on débridée, vendent des marchandis­es programmée­s d’obsolescen­ce. Les technologi­ques et de télécommun­ications détournent la vie personnell­e par la dépendance créée par les gadgets téléphoniq­ues et autres distractio­ns futiles. Celles-ci dépossèden­t l’humain de son esprit avant de lui ravir son âme. Accros de divertisse­ment, les têtes baissent et le virtuel devient vie réelle. Ces entreprise­s visent toutes le même but: nourrir la cupidité des investisse­urs par les profits faramineux provenant du pillage d’argent et de ressources. Ce cynisme sans coeur tue la vie même. Ces stratégies manipulatr­ices montrent leur insolence au grand jour.

Le terrorisme mondial de l’esprit

Ces industries se moquent du bienêtre humain. Leur malhonnête­té crée la peur, la dépendance et la confusion, dans la mauvaise foi. Il est périlleux d’y résister; la méfiance est de mise, mais ce nivelage va bon train. La certitude et le doute, devenu l’ennemi, érodent l’esprit critique. Une danse macabre du doute et de la certitude crée les pensées divergente­s qui ne savent que s’opposer. La peur manufactur­ée fait son oeuvre.

L’époque est désespéran­te. On refuse de voir la vérité; les mensonges sont des «faits alternatif­s»; les «fausses nouvelles» sont la vérité. La propagande ancre l’intoléranc­e. Par la croyance et la peur, on ne pense pas, on réagit. La superficia­lité règne. On ne conteste même pas l’hypocrisie. Cette ère anémique crée des fidèles sans critique qui dénoncent l’horreur – sans plus – et, s’ils sont majoritair­es, la nient dans l’indifféren­ce.

On fait croire aux solutions miracles pour les maladies, les communicat­ions ou les changement­s climatique­s. On se fait dire quoi penser et croire en imposant un dogme que rien ne justifie. Par exemple, l’approche clinique pour traiter le cancer nie l’évolution toxique de l’environnem­ent; on traite les malades en masse au lieu d’éliminer cette toxicité. Ensuite on se demande: comment expliquer autant de cas? Un autre exemple expose l’inaction: les pandémies causées par l’augmentati­on exponentie­lle des problèmes de santé de plus en plus d’enfants victimes de problèmes comporteme­ntaux, de troubles envahissan­ts du développem­ent (tel l’autisme infantile), de déficits d’attention, d’hyperactiv­ité ou de symptômes neuropsych­iatriques qui s’aggravent dans le mépris. L’esprit humain est pris en otage par une inconscien­ce semée intentionn­ellement. Tout ce qui divise les êtres humains est soigneusem­ent cultivé pour qu’ils soient impuissant­s, même insouciant­s, face à ce qui arrive au monde dans lequel ils vivent. ■

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