Le prince de l’Acadie: un regard moderne sur les Acadiens expatriés
Que reste-t-il de l’Acadie chez les expatriés? C’est l’une des questions qui anime Julien Robichaud, réalisateur d’un documentaire à paraître sur les ondes d’Unis TV.
Pour satisfaire sa curiosité, il est parti à la rencontre d’une panoplie d’Acadiens en exil. Un acteur porno d’Edmundston qui habite à Los Angeles, une Dieppoise partie vivre en Nouvelle-Zélande sur un coup de tête, deux Acadiennes établies à Londres, et on en passe.
Le résultat est une série de vitrines qui donnent sur des histoires uniques et sur une multitude de personnes qui perçoivent l’Acadie de manière différente. Les histoires sont par contre liées entre elles et, paradoxalement, on ne se sent jamais dépaysé.
Le film, d’une durée de près de 50 minutes, est enjolivé de superbes prises de vue et d’un montage bien ficelé.
«L’aventure du documentaire a commencé il y a trois ans», lance Julien Robichaud d’emblée.
Son travail consistait alors à aider les nouveaux arrivants au Canada qui voulaient se lancer en affaires. Sa perspective de ceux qui s’expatrient pour venir au Canada l’a poussé à se demander ce qui arrive aux Acadiens qui partent à l’aventure ailleurs.
«Étant dans la vingtaine, je voyais beaucoup de mes amis qui faisaient le choix conscient de déménager en dehors des régions acadiennes. Je trouvais ça intéressant parce que je voyais un changement de visage pour l’Acadie, donc j’ai décidé de m’attaquer au sujet», explique le réalisateur au téléphone.
Il voulait disséquer ce mouvement voyageur: est-ce une exode rurale ou un phénomène plus large lié à la mondialisation? Est-ce que la fierté de l’Acadie est renforcée par le choc des cultures, ou s’effrite-t-elle dans ces réalités si éloignées?
«Quand on voyage, on réalise à quel point l’Acadie est unique. On est un peuple qui n’a pas nécessairement de territoire, qui a une langue et qui a un passé vraiment spécifique à sa culture. Ça m’a bouleversé», révèle le jeune homme.
Le documentaire aborde donc des thèmes comme l’érosion de la culture, lamondialisation, l’intégration et la nostalgie.
Julien explique que le fait de s’éloigner de sa région natale cause immanquablement des changements dans notre façon de penser.
«Souvent, les gens s’en vont pour quelques années et on a l’impression qu’on ne change pas, mais naturellement, la vie qui nous entoure a un impact sur notre culture au niveau individuel», estime-t-il.
«Tout le monde tenait à me dire qu’ils avaient encore un coeur Acadien et qu’ils gardaient les mêmes valeurs, mais je crois qu’au fil du temps, on perd un peu ce lien qu’on a avec la région acadienne.»
Le documentaire sera diffusé sur les ondes d’Unis TV lundi, à 22h, avec des rediffusions mercredi à 13h30 et jeudi à 02h30. ■