L’immigration et les plus longues carrières
Chaque année au Nouveau-Brunswick, le nombre de personnes qui prennent leur retraite dépasse d’environ 3000 le nombre de jeunes qui entrent sur le marché du travail. Depuis 2013, la force de main d’oeuvre de la province a perdu environ 10 000 individus, chute qui commence à se faire sentir.
«Ça n’a l’air de rien, mais ça s’accumule. La rareté de main-d’oeuvre fait en sorte qu’il y a beaucoup d’entreprises et d’organisations du secteur privé qui ne procèdent pas à l’expansion de leur production parce qu’ils ne trouvent pas la main-d’oeuvre nécessaire pour le faire», mentionne-t-il, rappelant qu’il y a notamment des centaines de postes à combler dans le Nord-Ouest.
Pour M. Saillant, l’immigration est essentielle. Il calcule qu’afin de garder un niveau de main d’oeuvre stable, la province doit accueillir
10 000 personnes de l’étranger par an. Les dernières années, la moyenne est de 4000.
«On voit l’ampleur du défi. Ce n’est même pas pour faire croître l’économie, mais juste pour la garder au même endroit. En l’absence d’immigration massive - et puis on a doublé l’immigration -, il faut prévoir (un impact sur le produit intérieur brut).» Il affirme aussi qu’on doit adopter des politiques qui offrent des incitatifs aux personnes âgées de plus de 65 ans à rester sur le marché du travail sans être pénalisés au niveau du soutien du revenu. Il ajoute qu’on doit faire mieux pour aider les petites entreprises à attirer de la main-d’oeuvre de l’extérieur et pour inciter les groupes sousreprésentés à se joindre au marché du travail.
«Les politiciens ne doivent plus simplement se vanter de créer des emplois, mais d’avoir pris l’initiative de créer un milieu attrayant pour accueillir des gens.»
«C’est triste à dire, mais il faut apprendre à s’ajuster à un régime de croissance plus faible.» - JMD