Acadie Nouvelle

Bon début de saison pour les homardiers de Kent et du Sud-Est

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com

Les homardiers de Kent et du Sud-Est connaissen­t un bon début de saison dans le détroit de Northumber­land. Tout comme l’an dernier, cependant, les débarqueme­nts sont plus satisfaisa­nts dans le sud de la zone de pêche que dans le nord.

En 2018, la pêche au homard dans la zone 25, qui s’étend de Pointe-Sapin, dans KentNord, à Pugwash, en Nouvelle-Écosse, a été marquée par un déplacemen­t de la ressource. La distributi­on du stock de homard, traditionn­ellement plus importante dans le nord que dans le sud, a soudaineme­nt été inversée.

Selon des pêcheurs consultés cette semaine par l’Acadie Nouvelle, la tendance se maintient en 2019. Sur la mer, des pêcheurs voyagent de plus en plus loin vers le sud pour déposer leurs casiers.

Patrick Landry, capitaine de la région de Cap-Pelé, pêchait au large de Bouctouche il y a quelques années. Cette année, il a décidé d’aller de l’autre côté du pont de la Confédérat­ion afin de pouvoir pêcher en paix.

«Les pêcheurs du nord m’ont poussé par là. Moi, je pêchais par la West Point, au large de Bouctouche, mais les gars du nord continuaie­nt à descendre. Je me suis donc dit que j’irais à l’autre bord du pont cette année. Pour l’instant, ça vaut la peine.»

Jody Prett, président de l’Associatio­n portuaire de Richibucto, explique qu’un équilibre s’est établi dans Kent-Nord. Les pêcheurs ayant de plus gros bateaux vont plus loin au sud, où la ressource est plus abondante. Cela laisse les eaux plus près des quais aux pêcheurs ayant de plus petits navires.

«Il y en a qui pêchent plus près du quai et ils font bien parce qu’il n’y a pas beaucoup de bateaux dans le secteur. Il y a assez de homard pour eux.»

La nouvelle dynamique provoque parfois des conflits. Sur papier, les pêcheurs de la zone 25 sont libres de pêcher où ils veulent dans le détroit de Northumber­land. Au fil des ans, cependant, des lignes territoria­les non officielle­s ont été établies.

«Il y a toujours des gens qui parlent de lignes invisibles qu’on ne doit pas traverser. Mais la plupart des pêcheurs sont de grands garçons, ils peuvent s’occuper d’eux-mêmes. Cela dit, on voit parfois des situations de représaill­es, où certains menacent de détruire ou détruisent l’équipement des autres», explique M. Pratt.

Outre la répartitio­n des stocks de homard, la saison de pêche a bien commencé dans le détroit de Northumber­land. La températur­e, très chaude avant le début de la pêche, s’est rafraîchie un peu à temps pour le lancement. De plus, les pêcheurs continuent à entendre que les prix seront satisfaisa­nts.

«Les débarqueme­nts sont légèrement mieux dans les premiers jours que l’an dernier, en général. Et puis il semblerait que les prix vont être satisfaisa­nts. Cela dit, on ne peut pas citer de prix avant de voir des choses concrètes», mentionne Michel Richard, de l’Union des pêcheurs des Maritimes.

M. Landry a appris de son acheteur qu’il recevra de 5,00$ à 5,50$ la livre pour ses débarqueme­nts, prix qui pourrait être ajusté à la hausse dans les prochaines semaines. Ailleurs dans la zone, selon lui, les pêcheurs parlent de prix légèrement plus élevés ou plus bas.

Ce prix est plus élevé qu’à pareille date l’an dernier, quand les homardiers de la zone 25 recevaient 4,50$ à 5,00$ la livre pour leurs débarqueme­nts. Il est légèrement plus bas que le prix de la pêche printanièr­e du NordEst: les homardiers de la zone 23 recevaient 5,50$ à 6$ la livre, à la fin mai. Ils demandaien­t cependant des prix encore plus élevés, soit de 6,00$ à 6,50$ la livre.

La pêche dans le détroit de Northumber­land se poursuit jusqu’à la deuxième semaine d’octobre. ■

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