Campbellton revient à la charge avec sa carte loisir
La Ville de Campbellton n’a pas changé son fusil d’épaule au cours de l’été. Sa carte loisir est là pour rester aussi longtemps qu’une solution régionale sur le partage des coûts de son Centre civique ne sera pas trouvée. À quelques semaines du début des inscriptions pour les différents programmes – dont le hockey mineur –, se dirige-t-on vers la même impasse que l’an dernier?
Déjà la mi-août. Pour certain, cela signifie que l’été tire tranquillement à sa fin. Pour d’autres, c’est signe du grand retour dans les arénas. Le Centre civique s’apprête à installer l’une de ses glaces afin d’accueillir son premier camp de hockey prévu à la fin du mois.
Comme elle l’a fait l’an dernier, Campbellton exigera des communautés environnantes – tant néo-brunswickoises que québécoises – une contribution au fonctionnement de son Centre civique.
À défaut d’une entente, les résidents des communautés non participantes se verront imposer l’achat de la carte loisir, soit un frais de 200$ (plus taxe) par personne. Ce système affecte les utilisateurs des aires de glace (hockey, patinage de vitesse), mais aussi les nageurs du centre aquatique et ceux qui profitent de la piste de marche.
À la Ville, on répète les arguments avancés l’an dernier pour justifier l’imposition de cette carte d’accès. Les coûts de fonctionnement du Centre civique sont trop élevés pour être assumés seuls par les résidents de Campbellton.
Au cours de la dernière année, elle soutient que son conseil a réussi à réduire de près d’un million de dollars le budget de fonctionnement de l’infrastructure, ramenant le manque à gagner à 400 000$.
«Notre gros défi, c’est l’énergie. On a apporté certaines améliorations, notamment en changeant les lumières, en mettant des détecteurs de mouvements. On a réduit des heures à notre piscine et fait d’autres coupures ici et là. On a réduit nos dépenses au strict minimum», assure la mairesse.
Ça, c’est pour le côté technique. Au niveau politique, la question demeure entière. À micros fermés, plusieurs intervenants interrogés craignent que l’on se retrouve exactement au même point que l’an dernier à pareille date, soit au coeur de conflits entre Campbellton, l’Association de hockey mineur du Restigouche, et les autres communautés de la région.
Mme Anglehart-Paulin avoue que la situation n’est pas idéale, mais elle brosse un portrait plus optimiste.
«On ne s’attendait pas à ce que tout soit réglé après un an de carte loisir, c’est un long processus. Mais on ne se sent pas à la même place que l’an dernier. Nous avons avancé et on est encore plus confiance (comme conseil) d’avoir emprunté la bonne direction», confie-t-elle.
Nouveauté cette année, la Ville entend mettre en place deux systèmes de facturation, soit un pour les usagers avec carte et l’autre pour ceux sans carte (visiteur occasionnel).
On parle ici d’un prix d’entrée légèrement plus élevé pour ceux qui ne détiennent pas de carte loisir ou qui ne voudraient s’inscrire qu’à une session d’un programme. ■
«On n’a pas le choix. Le fardeau financier est trop lourd. Ça fait trente ans que la bâtisse existe et trente ans qu’elle est trop grosse pour notre région. On doit vivre avec cette réalité et la rentabiliser du mieux que l’on peut», exprime avec conviction la mairesse Stéphanie Anglehart-Paulin.