Les jeunes hockeyeurs «pris en otage»
L’instauration de la carte loisir a été un irritant majeur pour l’Association de hockey mineur du Restigouche (AHMR), l’année dernière, au point où elle a refusé de collaborer en indiquant la provenance des joueurs dans ses formations.
Elle a également partiellement boycotté l’installation de Campbellton au profit de celle de Dalhousie. Si un compromis a été trouvé en cours de route l’automne, il se fait toujours attendre à quelques semaines des inscriptions.
La Ville affirme avoir communiqué à plusieurs reprises avec l’AHMR afin de trouver des solutions pour la prochaine saison.
Elle dit depuis être en attente de réponses de la part de l’association.
«C’est inquiétant, car les inscriptions auront lieu sous peu, et nous, on veut voir du hockey ici cette année», indique la mairesse de Campbellton.
L’AHMR a par ailleurs un nouveau président, René Haché. À l’aube des inscriptions, il ne sait pas trop à quoi s’en tenir, si ce n’est que cette fois, les cartes sont sur table. Pas de surprise de dernière minute.
«Présentement, rien n’a encore été décidé, si ce n’est que la Ville a exprimé le souhait que le système de carte loisir demeure en vigueur cette année. C’est une décision qui nous préoccupe beaucoup, surtout que le temps joue contre nous. Avec cela en tête, on doit maintenant se pencher sur des solutions pour pénaliser le moins possible les familles», exprime M. Haché. Il anticipe que certaines décisions difficiles sont à venir.
«On sait que la Ville a des contraintes budgétaires, mais on n’aime pas que certaines familles se voient imposer des frais additionnels énormes pour jouer au hockey, un sport déjà très coûteux. J’ai bien peur que, quel que soit ce que nous allons faire, ça va déplaire à quelqu’un», dit-il.
Celui-ci maintient par ailleurs avoir le sentiment profond d’être utilisé par la Ville comme moyen de pression sur les communautés environnantes.
«Et ça, on l’avoue, on n’aime pas. Il est évident que l’idée de la carte loisir est de forcer les communautés avoisinantes de Campbellton à payer pour le Centre civique. C’est un dossier politique plus qu’autre chose. Et puisque nous sommes les plus gros utilisateurs de l’aréna, c’est nous (et nos jeunes) qui nous retrouvons en otages dans tout ça», souligne-t-il. - JFB