L’ACADIE, LE MONDE... ET LES COUSSINS HOOKÉS
Passionnée par les techniques de tapis crocheté, Ti Seymour a fait le voyage de plus de 10 000 km, depuis les Émirats arabes unis, afin de prendre part au dévoilement de la collection 200 coussins hookés pour mon 200e, à l’Église historique de Barachois qui était bondée pour l’occasion.
Présentée dans le cadre du Congrès mondial acadien, la vaste collection de 242 coussins hookés, dont 104 proviennent du Nouveau-Brunswick, a été dévoilée dimanche dans le cadre du CMA.
Cette exposition vise aussi à souligner le 200e anniversaire de l’Église historique de Barachois qui approche à grands pas. En 2026, la petite église transformée en centre culturel et en musée fêtera son bicentenaire.
«À cause de vous tous, notre petite église sera maintenant connue à travers le Canada et dans d’autres pays. C’est une journée bien spéciale», a déclaré avec émotion Rémi Lévesque du Comité de sauvegarde de l’Église historique de Barachois.
Inspirés de différentes thèmes, les coussins, crochetés selon la technique ancestrale des tapis hookés, sont venus de l’ensemble des provinces et territoires du Canada, de plusieurs États américains, de l’Écosse, de l’Angleterre et d’aussi loin que des Émirats arabes unis.
Ti Seymour qui se passionne pour l’art du textile a voulu, avec son oeuvre, intitulée Forever friends, honorer l’amitié qu’elle a développée avec des Canadiens et des Acadiennes, dont Claire Fradette. À l’envers de son cousin, on peut y lire un court texte qui exprime toute sa gratitude envers les hookeuses qu’elle a connues à Montréal.
C’est dans cette ville, où elle a vécu pendant cinq ans, qu’elle s’est initiée à cette technique. Elle confie que les artisanes du textile sont devenues sa famille dans cette ville où elle ne connaissait personne à son arrivée.
Aujourd’hui, celle qui fait partie de l’organisme The International Guild of Handhooking Rugmakers parle de son art avec une passion contagieuse. Elle a entendu parler du projet de coussins hookés de l’Église historique de Barachois lors d’une exposition universelle de la guilde au Royaume-Uni.
«C’est merveilleux d’être ici avec d’autres personnes qui aiment aussi cette forme d’art. Ça montre aussi que les Acadiens ont beaucoup d’amour pour leur héritage et que nous voulons nous supporter les uns, les autres», a exprimé l’artiste d’origine britannique établie à Abu Dhabi.
UNE VARIÉTÉ DE THÈMES
Les designs sont variés, allant de l’abstraction à des thèmes religieux et à des sujets liés à l’Acadie, en passant par les paysages maritimes, les animaux, les fleurs et la faune marine. L’artiste multidisciplinaire Monette Léger a créé une oeuvre à la mémoire de sa soeur décédée.
«C’est incroyable! J’adore voir d’où viennent les coussins. Mon amie de la Louisiane Diana Manning en a fait un.»
«Tout au long du printemps, on jasait beaucoup de la fabrication de nos coussins.»
Au départ, Rémi Lévesque, qui est aussi membre du groupe des Hookeuses du Bor’de’lo, s’était donné comme défi de rassembler 50 coussins. Quand les Hookeuses du Bor’de’lo ont embarqué dans l’aventure, une des membres Linda Corbin a lancé l’idée d’en créer 200. Ils ont même dépassé largement leur objectif.
«Je suis très émue de voir réunis des gens de partout du Canada, d’est en ouest, d’une partie des États-Unis ou de l’autre côté de l’océan. C’est extraordinaire de voir comme ce médium passionne autant de gens. L’imagination est débordante», s’est exclamée Linda Corbin, de Shediac, qui suit ainsi les traces de sa grand-mère qui crochetait des tapis.
À l’époque, les femmes confectionnaient des tapis hookés qu’on plaçait devant les portes pour des besoins domestiques. Aujourd’hui, les artisanes utilisent cette technique pour réaliser de véritables oeuvres d’art. Linda Corbin s’est inspirée de l’Acadie et de ses couleurs pour créer son coussin.