Publi-sacs: la Ville de Bathurst encourage ses citoyens à se désabonner
Que faire des publi-sacs, ces dépliants publicitaires inutilisés, abandonnés dans la cour et retrouvés dans la souffleuse à neige en hiver? Samuel Daigle, conseiller à Bathurst, encourage les citoyens de la ville à faire interrompre leur livraison.
«Le plastique qui emballe ces dépliants n’est pas recyclable et le papier, lui, nécessite beaucoup d’énergie pour être récupéré», a-t-il noté lors d’une séance d’information à l’hôtel de ville, lundi dernier.
La livraison exige beaucoup d’essence, at-il aussi rappelé.
À la suite de la proposition de M. Daigle, la Ville de Bathurst a expliqué comment procéder sur Facebook.
«Pour les personnes voulant suspendre la livraison de dépliants publicitaires à leurs domiciles, ils peuvent joindre Mme Juanita Fortin, de Brunswick News, au 546-0555 ou par courriel à fortin.juanita@brunswicknews.com.»
Brunswick News est une filiale de J.D. Irving. Elle possède et gère la presque totalité des journaux au Nouveau-Brunswick.
Il est à noter que la Ville de Bathurst ne parle pas d’interdire les sacs publicitaires, mais bien de trouver une solution afin d’éviter le gaspillage.
«Si seulement les gens qui ne les veulent pas pouvaient les annuler facilement, cela serait déjà un premier pas.»
La suggestion vient environ deux mois après que le maire de Bathurst et ses conseillers aient signé la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique.
PAS L’UNANIMITÉ
La publication a soulevé diverses opinions.
Si certains se sont montrés soulagés d’apprendre comment se «débarrasser» de leurs publi-sacs, d’autres ont dénoncé les mises à pied que cette démarche pourrait engendrer.
Ginette Paulin, elle, ne compte pas suspendre la livraison de ses dépliants. Au contraire, elle explique qu’elle y tient.
«Je préfère recevoir mes dépliants chez moi. J’aime m’asseoir avec un café et regarder ce dont j’ai besoin. Je passe assez de temps devant mon ordinateur au travail. Ça, c’est mon temps à moi, confie-t-elle. En plus, ça crée des emplois.»
Josh Aubé, gestionnaire du centre de liquidation Leon, n’est pas vendu à l’idée d’abandonner les dépliants publicitaires.
Il souligne que ceux-ci sont une technique de marketing très profitable pour les entreprises comme la sienne.
«Nous faisons circuler des annonces à feuille unique et elles engendrent beaucoup de revenus pour nous, a-t-il souligné. Nous n’avons pas le même budget que Leon, alors nous ne pouvons pas nous permettre de nous créer une page web ou des dépliants nationaux. Oui, nous avons une page Facebook, mais nous ne pouvons pas joindre toute notre clientèle de cette façon.»
VERS LES APPLICATIONS MOBILES?
Lors de la réunion du conseil, Penny Anderson, la maire adjointe, avait aussi partagé
«Si vous êtes quelqu’un qui prenez votre publi-sac et le jetez directement dans le bac bleu, il est peut-être temps d’annuler votre abonnement.»
une astuce pour remplacer les publisacs. Il s’agit d’une application mobile nommée Reebee, un outil permettant de consulter les dépliants publicitaires en ligne.
M. Aube, de son côté, affirme que ce genre d’application est conçu pour bénéficier aux grandes entreprises.
«Nous n’avons pas de dépliants que nous pouvons afficher sur ces applications», a-t-il justifié.
Le gestionnaire pense aussi aux personnes âgées qui n’ont souvent pas accès à ce genre de technologie. ■