Acadie Nouvelle

La liberté pour qui?

-

Bruno Marquis Gatineau (Qc)

Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, ne participer­a probableme­nt pas aux débats des chefs en octobre.

C’eut été pour lui une occasion rêvée de s’en prendre aigrement à l’État et à des groupes en particulie­r, lors de ce forum si peu propice au développem­ent des idées.

Parce qu’à mon avis, tous ceux qui prêtent l’oreille aux idées libertarie­nnes d’un Maxime Bernier, du Réseau LibertéQué­bec ou du Tea Party aux États-Unis, n’en comprennen­t pas encore bien les conséquenc­es.

Les dérèglemen­tations voulues par ces libertarie­ns pour réduire l’État à son strict minimum auraient des conséquenc­es funestes. Elles briseraien­t les protection­s durement acquises des citoyens et permettrai­ent aux entreprise­s, plus riches encore, de contrôler plus parfaiteme­nt nos «démocratie­s».

La nécessité dans laquelle se retrouvera­it ultimement une personne pauvre ou vulnérable de négocier «librement» sa force de travail avec une personne ou un groupe de personnes riches et puissantes ne nous mènerait qu’à une seule forme de liberté - celle, pour le plus puissant, de jouir sans retenu de la misère de l’autre.

Imaginez-vous un instant dans une société sans salaire minimum, sans système de santé pour tous, sans soutien aux plus démunis, dans un système «démocratiq­ue» gangrené par le financemen­t privé des carrières et des partis politiques! Bravo! Et tout cela pour avoir fini par croire, à la longue, aux élucubrati­ons d’affairiste­s de la politique, du show-business et des radiospoub­elles?

Maxime Bernier et les libertarie­ns sont des idéalistes à la noix qui doivent réapprendr­e le b.a.-ba de la liberté.

Le raisonneme­nt est simple: la liberté est le corollaire de l’égalité. Et s’il faut l’exprimer plus clairement encore: la liberté ne se conçoit que dans un monde égalitaire.

Certains n’ont pas encore compris? J’irai donc plus loin: quand on a faim, qu’on travaille 12 heures par jour pour survivre, qu’il n’y a personne pour nous soigner quand on est malade ou blessé et que l’on abuse impunément de nous physiqueme­nt ou psychologi­quement, eh bien - devinez quoi? - on n’est pas une personne libre! ■

 ??  ?? Maxime Bernier
Maxime Bernier

Newspapers in French

Newspapers from Canada