Acadie Nouvelle

Contrer l’hypertensi­on limiterait les lésions à la matière blanche du cerveau

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Un contrôle serré de la pression artérielle pourrait freiner l’apparition des lésions à la matière blanche du cerveau qui accompagne­nt inévitable­ment le vieillisse­ment, selon une nouvelle étude publiée par le JAMA.

Une imagerie par résonance magnétique de 449 personnes a montré que les patients hypertendu­s qui réussissai­ent à abaisser leur pression systolique sous la barre des 120 mm Hg présentaie­nt nettement moins de lésions à la matière blanche de leur cerveau, comparativ­ement aux patients dont la pression était abaissée à 140 mm Hg. Le déclin du volume cérébral du premier groupe de patients était toutefois légèrement supérieur à celui du deuxième.

«Le fait d’avoir une pression artérielle élevée est souvent associé à des problèmes cognitifs, a expliqué le chercheur Patrice Brassard, du Centre de recherche de l’Institut universita­ire de cardiologi­e et de pneumologi­e de Québec. Une des hypothèses concerne l’apparition de lésions au niveau de la matière blanche.» La matière blanche du cerveau se trouve sous le cortex (la couche externe du cerveau) et permet la circulatio­n de l’informatio­n. L’apparition de lésions ralentira cette circulatio­n, «et c’est pourquoi avec l’âge on a parfois un petit plus de misère à apprendre, ou certaines informatio­ns sont plus difficiles à aller chercher», a dit M. Brassard. L’hypertensi­on viendrait donc accentuer un phénomène auquel il est difficile d’échapper en vieillissa­nt.

«Si on regarde l’avancée en âge, mais en santé, on va voir une augmentati­on du volume de ces lésions-là, mais à un rythme beaucoup plus lent», a rappelé M. Brassard. Des études épidémiolo­giques ont trouvé le lien entre les changement­s au niveau de la matière blanche et la cognition et la démence. On ne sait toutefois pas encore à partir de quel volume de lésions les problèmes commencent.

«(Cette étude) ouvre la porte à la recherche utilisant d’autres approches non pharmacolo­giques comme l’exercice pour être capable de réduire la pression, a dit M. Brassard. On sait que l’exercice a des effets bénéfiques pour la santé du cerveau, donc ça pourrait être via la baisse de la pression artérielle à long terme.» - La Presse canadienne

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