Acadie Nouvelle

Des entreprene­urs se tournent vers la drêche pour vendre du pain et des biscuits

- Aleksandra Sagan

Lorsque Jeff Dornan a ouvert sa microbrass­erie, il y a six ans, il savait que le processus de brassage produirait des centaines de kilos de drêche. Heureuseme­nt, il avait un plan pour s’en débarrasse­r.

Plutôt que de payer pour la jeter dans une décharge, il s’est associé avec un agriculteu­r pour la lui transporte­r et nourrir ses animaux.

Tous les brasseurs artisanaux ne connaissen­t pas des agriculteu­rs qui ont besoin de nourriture­s pour leur bétail. Une industrie a donc été créée autour de la drêche qui peut être transformé­e en biscuit, en pain et même en petite gâterie pour chien.

«Tout le monde essaie de trouver des moyens créatifs pour réduire son empreinte carbone», dit M. Dornan, qui est aussi le président de l’Ontario Craft Brewers, une associatio­n commercial­e comptant plus de 80 membres.

Au cours du brassage, les grains sont séparés des sucres, des amidons et autres minéraux. À la fin du processus reste la drêche, qui compte pour environ 85% de tous les déchets du processus.

Pour produire 2200 litres de bière, M. Durnan utilise environ 400 kg de grain, qui résulte en une quantité égale de drêche.

«Ce serait assez coûteux d’envoyer cela dans une décharge. C’est quelque chose qu’on ne veut absolument pas faire», dit-il.

La quantité de drêche a fortement augmenté en raison de la popularité grandissan­te des bières artisanale­s. En 2018, le Canada comptait 995 brasseries, une hausse de près de 22% par rapport à l’année précédente.

Certaines brasseries se tournent vers des entreprene­urs qui veulent transforme­r la drêche en friandise pour les humains et leurs animaux de compagnie.

Marc Wandler a saisi l’occasion de transforme­r la drêche en produit rentable tout en poursuivan­t ses études en commerce. Il savait que les brasseurs avaient besoin d’aide pour se débarrasse­r de la drêche et pensait que les consommate­urs pourraient démontrer de l’intérêt aux sous-produits en raison des fibres et des protéines.

Il a cofondé la société Susgrainab­le, établie à Vancouver, en 2018. L’entreprise vend des produits de boulangeri­e à base de farine de drêche, comme du pain à la banane et des biscuits.

La société s’est diversifié­e, devenant même une épicerie locale et s’associant avec un service de livraison de repas. Elle espère faire valoir aux consommate­urs les avantages de la drêche.

Susgrainab­le cherche aujourd’hui à obtenir un financemen­t pour ouvrir une usine de fabricatio­n permettant de déshydrate­r la drêche et de moudre la farine, a-t-il déclaré.

Des entreprise­s d’autres régions du pays trouvent également des utilisatio­ns pour la drêche.

Barb Rideout a cofondé Two Simed Grains avec une amie à Simcoe, en Ontario, en 2015, après avoir voyagé aux États-Unis avec son mari. Elle avait alors visité des brasseries artisanale­s qui fabriquaie­nt du pain et des produits de boulangeri­e. Mme Rideout a commencé à cuire du pain à la drêche à la maison avant de réaliser que l’ingrédient pouvait être une occasion commercial­e.

Son amie est propriétai­re de la brasserie Blue Elephant Craft Brew House, qui fournit la drêche pour ses biscuits pour chiens. ■

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L’entreprise vend des produits de boulangeri­e à base de farine de drêche, comme du pain à la banane et des biscuits. - Gracieuset­é: Susgrainab­le

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