Acadie Nouvelle

Le prochain G-20 pourrait servir de levier pour faire libérer Raif Badawi

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La tenue du prochain sommet du G20 en novembre 2020 à Riyad, en Arabie Saoudite pourrait servir de levier pour obtenir la libération du blogueur Raif Badawi, qui croupit en prison depuis 2012.

Lors d’une rencontre avec La Presse canadienne, Me Irwin Cotler, qui représente la famille Badawi sur la scène internatio­nale, a dit croire que les conditions sont réunies pour placer le gouverneme­nt saoudien sur la corde raide s’il persiste à maintenir Raif Badawi, sa soeur Samar et son avocat Walid Abu al-Khair en détention. Cette perception s’appuie également sur les déclaratio­ns de l’homme fort du régime saoudien, le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui cherche parallèlem­ent à se positionne­r comme un réformateu­r.

«Si le prince héritier veut être pris au sérieux et si l’Arabie Saoudite veut être perçue comme un hôte crédible du G20, il ne peut pas se dire en faveur de réformes — que nous appuyons — et emprisonne­r ceux et celles qui réclament les mêmes réformes», fait valoir Me Cotler. «Raif Badawi languit en prison depuis sept ans et demi pour avoir dit à l’époque ce que le prince héritier dit lui-même depuis des mois, soit qu’il veut une Arabie Saoudite plus ouverte et un Islam plus modéré», souligne l’avocat qui rappelle que le blogueur a été emprisonné précisémen­t pour de tels propos.

«On ne peut soutenir un discours comme celui du prince, qui appelle au droit des femmes de conduire (un véhicule automobile) tout en gardant en prison les femmes comme Samar Badawi qui a réclamé le droit de conduire. Il agit en contradict­ion avec son propre discours», martèle-t-il.

Il y a un an, en août 2018, le dossier Badawi avait isolé le Canada sur la scène internatio­nale après que la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, eut dénoncé l’arrestatio­n de Samar Badawi et réclamé sa libération ainsi que celle de son frère Raif. L’Arabie Saoudite avait réagi avec véhémence, expulsant l’ambassadeu­r canadien à Riyad et rappelant son propre ambassadeu­r d’Ottawa. Le royaume avait également demandé à ses ressortiss­ants au Canada de rentrer au pays.

Aucun autre pays n’était venu appuyer publiqueme­nt le Canada.- La Presse canadienne

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