Acadie Nouvelle

EN PARACHUTE À L’ÂGE DE 82 ANS

- Jean - Marc Doiron jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Âgée de 82 ans, Thérèse Bourque de Rogersvill­e a réalisé un rêve de longue date en sautant d’un avion en parachute.

Celle qui a grandi à Marcelvill­e, au sudouest de Rogersvill­e, rêve de faire du parachute depuis qu’elle est toute jeune, quand son grand-père Laurent Doucet lui parlait de sa fascinatio­n pour l’aviation.

En entrevue téléphoniq­ue avec l’Acadie Nouvelle, Mme Bourque a décrit un vieil extrait de journal dans lequel on affirme que M. Doucet avait construit un avion-prototype vers la fin des années 1800 à sa résidence à l’Île-du-Prince-Édouard, où il habitait avant de déménager au Nouveau-Brunswick.

Selon Mme Bourque, le rêve de M. Doucet s’est terminé quand son appareil a été endommagé lors d’un pique-nique. Il aurait alors vendu ses plans à des Américains. Quelques années plus tard, les frères Wright ont réalisé leurs premiers vols motorisés, en Caroline du Nord.

«Lui, il disait que les humains peuvent voler aussi bien que des oiseaux. Moi, je me suis dit que je prouverais à mon grand-père qu’il avait raison.»

Faute de moyens, Mme Bourque a remis son rêve à plus tard pendant des décennies. L’hiver dernier, ses petits-enfants se sont mis ensemble et lui ont payé une séance de parachute en tandem à Moncton.

Accompagné­e de sa fille, Rita Caissy, et de son petit-fils, Jocelyn Bourque, elle est montée dans un avion à hélice de Skydive Moncton, samedi.

«Je n’étais pas nerveuse du tout. Ma fille avait des papillons avant d’embarquer, mais moi, non.»

«Ce n’est pas grand ces avions-là! On était assis par terre, près de la porte. Ensuite, il fallait se mettre à genou avant de débarquer. Quand j’ai allongé mon pied en dehors de l’avion, j’ai trouvé que la marche n’était pas large. Je me suis dit: “qu’est-ce qui arrive si je manque la marche?” Mais je n’ai pas eu trop le temps d’y penser. On m’a donné une petite pousse et hop!»

À la suite d’une poussée d’adrénaline causée par la chute libre, Mme Bourque a été frappée par la beauté de la scène.

«Quand le parachute a ouvert… C’est assez beau, ma foi! C’est incroyable. Je ne pensais pas que ce serait beau comme ça. On dirait qu’on flotte dans les airs. J’y retournera­is demain.»

«J’ai l’intention de le demander en cadeau de mes petits-enfants chaque Noël jusqu’à ce que j’aie 100 ans!» ajoute-t-elle en riant.

Quant à savoir quel est le secret de Mme Bourque pour sa bonne humeur et son esprit aventureux, elle affirme qu’elle vit simplement dans le présent.

«Mon idée, à moi, est de rester positive et d’arrêter de penser à hier, parce que c’est passé, et ne pas penser à demain, parce que ce n’est pas encore venu. Il y a juste aujourd’hui. C’est la seule manière de vivre. À notre âge, on vieillit, et ça ne va pas aussi bien que quand on avait 15 ans. Mais ça ne donne rien de se lamenter: on ne fait qu’écoeurer les autres et ça ne nous fait pas de bien.»

Mme Bourque a encore du pain sur la planche si elle souhaite battre le record de la femme la plus âgée à sauter en parachute d’un avion. En décembre, l’Australien­ne Irene O’Shea a établi une nouvelle marque à 102 ans et 194 jours. ■

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Thérèse Bourque a sauté en parachute, samedi, réalisant un rêve de longue date. Gracieuset­é
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