Péréquation: Justin Trudeau répond au premier ministre albertain Jason Kenney
Justin Trudeau a rabroué lundi le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney.
Ce dernier menace de tenir un référendum en 2021 pour que l’Alberta cesse de contribuer massivement au programme de péréquation, dont bénéficie notamment le Québec. En conférence de presse lundi à Québec, M. Trudeau a rappelé que M. Kenney, autrefois, était pourtant membre du gouvernement conservateur de Stephen Harper qui a mis en place la formule actuelle de péréquation.
«Pour des raisons politiques, il s’attaque à un système qu’il a lui-même mis en place, a déclaré M. Trudeau. Cela devrait en faire sourciller plusieurs.» Lundi, Jason Kenney a renchéri dans son bras-de-fer avec François Legault concernant la péréquation.
Le premier ministre caquiste avait affirmé dimanche que le Québec avait droit à la péréquation, un principe qui faisait partie de l’entente constitutionnelle dès son origine et que l’Alberta ne peut changer unilatéralement.
Mais dans un long message en anglais publié sur sa page Facebook lundi, Jason Kenney reproche à François Legault de ne pas comprendre l’histoire de la péréquation.
Il lui rappelle que le principe de la péréquation ne remonte pas à 1867, mais à 1957, et il a été inscrit dans la Constitution de 1982, que le Québec n’a d’ailleurs toujours pas ratifiée.
M. Kenney fait valoir que l’Alberta a versé plus de 620 milliards $ aux autres provinces par le régime fédéral de la péréquation depuis 1957.
Il soutient que si le Québec et les autres provinces veulent continuer à bénéficier des versements de péréquation, ils doivent autoriser le passage de nouveaux oléoducs, pour que l’Alberta puisse exporter ses ressources. «On ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre», a-t-il écrit dans le seul passage en français, en disant reprendra ainsi une expression québécoise.
Le Québec a reçu 13,1 milliards $ en péréquation du fédéral en 2019, ce qui représente 11% de ses revenus. Le programme fédéral de péréquation vise à permettre à toutes les provinces d’offrir des services de qualité équivalente, sans égard à leur assiette fiscale. En vertu de la formule de calcul, certaines provinces plus riches, comme l’Alberta et la Saskatchewan, contribuent au programme, tandis que d’autres, comme le Québec et les provinces de l’Atlantique, sont bénéficiaires. - La Presse canadienne