Internet haute vitesse: coup dur pour les régions rurales
Les municipalités du NouveauBrunswick dénoncent la réduction des investissements des fournisseurs d’internet à haute vitesse dans les régions rurales.
La semaine dernière, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a annoncé une baisse des prix que les plus petits fournisseurs internet doivent payer pour utiliser les réseaux des grandes sociétés de câblodistribution et de téléphonie.
De gros joueurs de l’industrie ont réagi en réduisant leur budget d’investissements dans les nouvelles infrastructures de distribution. Notamment, Bell a annoncé lundi l’élimination d’environ 200 000 foyers d’un programme d’expansion d’Internet en milieu rural. L’entreprise affirme que la décision du CRTC aura des répercussions financières de 100 millions $.
Les entreprises Cogeco et Rogers ont également déclaré qu’elles évaluent leurs options pour l’avenir.
Luc Desjardins, président de l’Association francophone des municipalités du NouveauBrunswick (AFMNB) et maire de PetitRocher, craint des impacts dans les régions rurales de la province. Lors de consultations au printemps, une dizaine des quelque 50 municipalités membres de l’AFMNB ont souligné leurs défis concernant l’accès à Internet à haut débit.
Des communautés dans le HautMadawaska, le Restigouche et à BeaubassinEst sont touchées.
«Il est primordial pour nos communautés rurales de ne pas creuser davantage l’écart avec les plus grands centres. Les investissements en la matière sont nécessaires afin d’assurer que nos communautés ne prennent pas de retard au niveau du développement économique, ainsi que pour attirer et retenir des résidents.»
La prise de position de l’AFMNB suit celle de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), qui a dénoncé la situation mercredi. Bill Karsten, président de la FCM, qualifie la décision des fournisseurs comme «inacceptable».
«Il est inacceptable que les fournisseurs retirent leurs investissements dans les collectivités rurales et éloignées à la suite de décisions réglementaires non liées visant à améliorer l’abordabilité et la concurrence.»
À l’échelle nationale, près de 2 millions de Canadiens et Canadiennes n’ont toujours pas accès à une connexion Internet fiable, selon la FCM.
La majorité réside dans des collectivités rurales, éloignées et nordiques.
Au Yukon, au Territoire du Nord Ouest et au Nunavut, 0% des ménages ont accès à des vitesses de 50 Mbps/10 Mbps avec données illimitées, selon le CRTC.
Pour l’ensemble du Canada, ce chiffre s’élève à 63%. - JMD ■