LES ACADIENS SE DONNENT RENDEZ-VOUS EN 2024
Après 14 jours de festivités, les régions du sud-est du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard ont fait leurs adieux au Congrès mondial acadien.
Bon nombre de dignitaires ont assisté à la journée de clôture, à Shediac, samedi.
Claudette Thériault, présidente du CMA 2019, peut maintenant retourner à la quiétude de sa retraite. Cela ne l’empêche pas de saluer les bons coups du Congrès.
«Je pense que notre décision de travailler étroitement avec les 20 municipalités hôtesses, ça a apporté beaucoup aux activités», estime-t-elle.
Les municipalités ont organisé des activités propres à elles, à tour de rôle, en plus d’accueillir 36 réunions de famille.
«C’était un premier CMA à l’Île-du-Prince-Édouard, beaucoup d’insulaires ont découvert leur identité acadienne, beaucoup sont maintenant fiers de s’afficher comme Acadiens», estime la présidente.
Pour le sud-est du Nouveau-Brunswick par contre, c’était le retour au bercail de l’événement mondial après les premières célébrations en 1994.
La présidente affirme que les municipalités-hôtesses ont obtenu une participation qui a «dépassé leurs attentes».
En tout, l’organisation du CMA estime qu’environ 100 000 personnes ont participé au Congrès.
«On a eu des gens qui voulaient s’impliquer, des nouveaux leaders, et ça donne tout un renouvellement du développement communautaire dans l’ensemble de ces communautés-là», exprime Claudette Thériault.
Elle a salué le travail des bénévoles devant une foule réunie au parc Pascal-Poirier de Shediac, quelques heures avant le spectacle de clôture.
«On est fiers que les gens aient répondu à notre appel, que les gens de la Louisiane et de la France étaient ici en grand nombre. Ils ont rencontré des Acadiens, et plusieurs ont retrouvé de la parenté, des cousins et des cousines.»
«Je suis surprise qu’ils nous aient suivis depuis la première journée à AbramVillage. Ils ont fait le tour de toutes les communautés, ils étaient là et ils n’en ont pas manqué une, ils sont ici avec nous à Shediac», termine-t-elle.
L’effervescence dans la région-hôtesse ne s’est pas limitée aux événements musicaux et culturels.
«Le CMA a un impact sur l’Acadie tout entière, ce n’est pas seulement pour l’Acadie du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard», dit Louise Imbeault, présidente de la Société nationale de l’Acadie, en entrevue.
Elle estime que l’Acadie est ressortie plus forte du Congrès, en grande partie à cause des discussions - formelles et informelles entre les Acadiens de partout dans le monde.
UN NOUVEAU DÉPART
Allister Surette, recteur de l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, était à Shediac lors de la dernière journée de l’événement mondial.
Pour lui et pour bien d’autres NéoÉcossais, la fin du CMA 2019 est surtout un commencement, puisque la région de Clare et d’Argyle (Clargyle) sera hôtesse du prochain Congrès, en 2024.
Il estime que le fait d’accueillir un nouveau congrès pourrait donner un coup de pouce aux régions francophones de la Nouvelle-Écosse.
«Les régions rurales éloignées ont leurs propres défis et si on ajoute à ça la langue et la culture des régions en situation minoritaire, elles ont encore d’autres défis par-dessus ça.»
Le campus de Pointe-de-l’Église de l’Université Sainte-Anne est situé à Clare, et sera donc au coeur des festivités.
Le recteur affirme que le CMA n’est pas qu’un événement culturel. Il affirme par exemple que le congrès de 2004 en Nouvelle-Écosse a servi à faire progresser la cause de la langue française.
«Ça prend des événements majeurs pour attirer l’attention, mobiliser la population et mobiliser les politiciens pour qu’on fasse face à nos défis et qu’on transforme ça en opportunités. J’ai très hâte au congrès et le parcours est presque aussi important que l’événement comme tel.
Si le Congrès de 2004 a permis de favoriser les services en français, le congrès de 2024 pourrait aussi servir de tremplin pour différents enjeux sociaux. Selon Allister Surette, la population en déclin serait un enjeu de taille.
«Il faudrait mettre l’accent sur la jeunesse et l’immigration. La réalité de nos régions rurales, c’est que ce sont des populations vieillissantes et en diminution. Juste avec ça, on commence à avoir des difficultés avec la langue française et la culture. Si on n’implique pas la jeunesse, on va avoir des difficultés», estime l’homme. ■