U de M: deux nouveaux programmes d’enseignement axés sur l’immersion française
Deux nouveaux programmes post-baccalauréat seront offerts à l’Université de Moncton, dès l’automne prochain. Il s’agit de formations en éducation primaire ou secondaire, axées sur l’immersion française et l’inclusion scolaire. Les programmes d’éducation seront offerts sur une période de deux ans avec la possibilité de compléter la première année au campus de Shippagan.
L’université de Moncton espère que cette nouveauté «servira à combler un besoin important de formation pour les enseignantes et enseignants en immersion, non seulement au Nouveau-Brunswick, mais ailleurs au Canada.» «Nous faisons face à une pénurie d’enseignants assez sévère dans les écoles francophones, mais aussi les programmes d’immersion», a rappelé Marianne Cormier, doyenne de la faculté des sciences de l’éducation à l’Université de Moncton. Cette pénurie ne touche pas seulement le Nouveau-Brunswick, mais aussi l’Ontario et l’ensemble de l’Ouest canadien. Les employeurs s’arrachent souvent les finissants, laissant certains d’entre eux avec quatre ou cinq offres d’emploi avant même d’avoir gradué.
«Je crois que ce projet est une partie de la solution, mais ce n’est certainement pas une réponse en entier », a précisé la doyenne. Actuellement, dans la province, l’Université du Nouveau-Brunswick est la seule à offrir un programme d’éducation spécialisée en langue seconde. L’université de Moncton deviendra le premier établissement d’enseignement francophone à présenter la même opportunité. «Nous aimerions cibler les anglophones, qui ont probablement fait le parcours d’immersion euxmêmes, et qui sont bilingues. Nos cours sont tous donnés en français, donc je crois qu’ils auraient davantage la chance de se familiariser avec la langue », a expliqué Mme Cormier.
Elle note, par contre, que les francophones sont tout autant les bienvenues. Dès 2020, l’Université de Moncton souhaiterait lancer les nouveaux programmes avec une vingtaine d’étudiants. «Présentement, l’Université de Moncton forme ses étudiants à enseigner dans les écoles francophones au niveau primaire et secondaire. Les nouveaux bacs, eux, formeront les futurs éducateurs à travailler en milieux anglophones, c’est ça la nuance. Comment doivent-ils enseigner dans ce contexte-là?»
Les nouvelles formations proposées par UdeM se centrent aussi sur un autre volet : l’inclusion scolaire ou « l’acceptation de tous.»
«Cette formation est spécifique et n’existe pas ailleurs dans la province. Nous avons une belle brochette de cours qui préparent les enseignants en inclusion», a noté Mme Cormier.
Le ministère de l’Éducation et du développement de la petite enfance (secteur anglophone) et l’Université de Moncton ont travaillé conjointement pendant les deux dernières années afin de mettre ce projet sur pieds.
«J’ai toujours cru que les deux communautés linguistiques pourraient mieux cohabiter s’ils avaient de bons enseignants dans leurs écoles. L’immersion française permet de rapprocher les deux cultures et de mieux travailler ensemble», a conclu la doyenne. - AR