Mon Ode à l’Acadie
Frédéric Marchand Sénateur du NORD France
En vacances familiales à Shediac, j’ai eu la chance de vivre nombre d’événements organisés dans le cadre du Congrès mondial acadien 2019.
Grand tintamarre à Dieppe, journée d’activités à Bouctouche, Rencontre des Richard à Shediac et moment inoubliable de partage avec Zachary Richard sont autant d’instants qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires…, sans oublier ce spectacle permanent qui s’offrait à nous sur la route nous menant au parc Kouchibouguac de toutes ces maisons décorées aux couleurs de l’Acadie.
Et oui, je parle de chance car bien qu’originaire du Département du Nord (en France) et n’ayant aucun lien familial avec l’Acadie (mais peut-être, va savoir, avec le Québec après un échange fort instructif avec des généalogistes à Shediac...) nous avons ressenti cette fierté acadienne dans nos têtes et dans nos coeurs et nous avons vibré au rythme de ce formidable congrès qui nous a permis de mesurer pleinement la réalité et la vitalité du fait acadien.
Nous avons vibré, partagé avec celles et ceux qui ne demandaient qu’à donner de leur Acadie à nous autres français venus de France: pas une Acadie nostalgique regrettant les grandes heures de son histoire, mais une Acadie qui fait de la mémoire un élément essentiel de son grand livre et de son avenir, une Acadie fière de ses racines françaises malgré les avanies de l’histoire, une Acadie qui sait parfaitement qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.
Nous avons croisé des visages, des regards, des femmes, des hommes, jeunes et moins jeunes qui sont encore et toujours persuadés comme l’a dit le grand Zachary Richard que «le français est notre coeur» et qui revendiquent fièrement cette réalité, ce fait acadien, mais qui nécessite de remettre encore et toujours l’ouvrage sur le métier pour convaincre les autorités provinciales et fédérales que l’Acadie est une chance pour cette jeune nation qu’est le Canada qui s’est construit en 1867 dans ces belles provinces maritimes que nous avons pu sillonner et qui portent en elles bien des pages de l’histoire du Français que je suis.
Nous avons croisé des femmes et des hommes fiers de leurs origines, mais nous aurions pu craindre qu’il ne s’agisse là que d’une démonstration de force «pittoresque» face au fait anglophone toujours plus prégnant.
Mais nous avons au contraire découvert une Acadie moderne dans bien des domaines qu’il s’agisse de l’économie, de la culture, du développement durable, de sa jeunesse.
Nous avons découvert une Acadie ouverte sur le monde et qui ne demande qu’à partager son histoire et son avenir, une Acadie bien ancrée dans la réalité canadienne de ce siècle et qui a rappelé au premier ministre Trudeau à Dieppe le 15 Août qu’elle est bien vivante et bien décidée à traverser encore les siècles.
Alors, merci à l’Acadie et aux Acadiens de nous avoir offerts ces moments de bonheurs, de saveurs et de couleurs.
Merci à l’Acadie du Canada, mais aussi aux Acadiens de Louisiane (et à cet ambassadeur extraordinaire qu’est Zachary) de porter haut et forts les couleurs de cette francophonie que nous aimons: celle qui sait d’où elle vient et où elle va, ensemble.
Alors oui, nous sommes tristes à l’idée de rentrer chez nous en France et de quitter des amis qui nous ont accueillis à bras ouverts et nous ont donné plus que ce que nous attendions…. mais c’est cela aussi la belle Acadie.
Nous sommes tristes, mais heureux aussi car plus que jamais déterminés à partager cette réalité chez nous et surtout à revenir car nous sommes si bien chez vous. ■