Acadie Nouvelle

Donald Trump attaque de nouveau la Réserve fédérale

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Le président Donald Trump y est allé vendredi d’une attaque personnell­e à l’endroit de la Réserve fédérale et de son président Jerome Powell, accusant, sur le réseau social Twitter, la banque centrale de n’avoir «rien fait!» et se demandant qui était «notre plus grand ennemi» - M. Powell ou le président de la Chine.

Cette sortie est survenue après un discours de M. Powell devant des présidents de banques centrales réunis à Jackson Hole, dans le Wyoming, dans lequel il s’est contenté de signaler que la Fed «agirait comme il convient» pour soutenir l’économie.

Si ses propos ont été interprété­s comme une ouverture à de nouvelles réductions des taux d’intérêt, le président de la Fed n’a pas donné d’indication­s claires aux investisse­urs quant à savoir si de nouvelles baisses pourraient être envisagées d’ici la fin de l’année.

M. Powell avait à peine fini de parler que M. Trump intensifia­it ses critiques à l’égard de la Réserve fédérale, qu’il a maintes fois accusée de maintenir des taux trop élevés. Pendant des mois, le 45e locataire de la Maison-Blanche a notamment ridiculisé M. Powell, qu’il avait lui-même choisi pour diriger la Fed, une agence indépendan­te.

«Comme d’habitude, la Fed n’a rien fait!», a écrit M. Trump sur Twitter, ajoutant: «Nous avons un dollar très fort et une Fed très faible.»

Le président américain est allé plus loin en écrivant que «ma seule question est de savoir qui est notre plus grand ennemi, Jay Powel (sic) ou le président Xi?» - une référence au président chinois Xi Jinping.

Cette remarque a semblé élever ses attaques contre la Fed à un nouveau niveau. De nombreux économiste­s ont exprimé leur inquiétude croissante face aux critiques du président à l’endroit de la banque centrale, qui constituen­t une atteinte à son indépendan­ce et une menace à sa crédibilit­é.

David Jones, un historien de premier plan de la Réserve fédérale américaine, a déclaré que les dernières remarques constituai­ent un précédent regrettabl­e.

«Cela remet en question quelque chose qui a été sacré dans l’histoire de la banque centrale la plus prospère du monde, a déclaré M. Jones, économiste et auteur de quatre livres sur la Fed. Les banques centrales qui ont réussi sont celles qui sont indépendan­tes des pressions politiques et qui étaient libres de mener une politique monétaire appropriée.»

Le discours de M. Powell a été prononcé à un moment où l’escalade des tensions commercial­es entre Washington et Pékin menace de faire basculer l’économie mondiale en récession.

La Chine a annoncé plus tôt dans la journée qu’elle imposerait de nouveaux droits de douane sur 75 milliards $ US de produits américains en guise de représaill­es pour la plus récente salve de l’administra­tion Trump.

Le président américain a rapidement réagi en déclarant sur Twitter qu’il avait «ordonné» aux sociétés américaine­s présentes en Chine «de commencer immédiatem­ent à chercher» d’autres endroits où brasser des affaires.

Les marchés aux États-Unis, en Asie et en Europe ont chuté. La Maison-Blanche n’a donné aucun détail ni explicatio­n sur la sortie de M. Trump.

Dans son discours, M. Powell a expliqué que les tensions commercial­es provoquées par le président Trump avaient compliqué la tâche de la Fed pour définir ses politiques de taux d’intérêt. La Fed a abaissé les taux le mois dernier pour la première fois en dix ans et les marchés ont anticipé la probabilit­é de nouvelles baisses cette année.

Selon M. Powell, les perspectiv­es de l’économie américaine demeurent favorables, mais il y a de plus en plus de risques. Celui-ci a souligné les signes de plus en plus évidents d’un ralentisse­ment économique mondial et suggéré que l’incertitud­e provoquée par les politiques commercial­es de l’administra­tion Trump y avait contribué. ■

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