Acadie Nouvelle

Diefenbake­r mis au parfum

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En février 1961, le greffier du Conseil privé et secrétaire du cabinet, Robert Bryce, informa John Diefenbake­r de la pratique mise en place par le comité, notamment les demandes de renseignem­ents anticipées qui survenaien­t «dans très peu de cas». Des mesures avaient été conçues afin de s’assurer que les voyageurs les plus téméraires ne se livrent pas à de l’espionnage convention­nel: ils ne devaient pas écrire des notes sur place, ne pas prendre de photos ni avoir à leur dispositio­n de l’équipement spécialisé, souligne M. Wark.

Les voyageurs sélectionn­és qui prenaient part à des séances d’informatio­n ne devaient discuter de ces activités avec personne, même pas avec les représenta­nts diplomatiq­ues canadiens dans le pays visité, précise la note de Robert Bryce. Seuls des Canadiens «parfaiteme­nt fiables et dignes de confiance» devaient être invités à accomplir de telles missions.

«Il est difficile de dire ce que John Diefenbake­r pensait de tout cela, mais la note de Bryce a été estampillé­e “approuvée par le premier ministre” à la date du 1er mars 1961», constate l’auteur.

C’est l’une des rares fois qu’on demandait à un premier ministre d’approuver un programme de collectes de renseignem­ents.

«Il y avait toujours une distinctio­n entre l’assignatio­n de voyageurs avant leur départ pour l’étranger - qui risquaient l’arrestatio­n - et la collecte passive d’informatio­ns venant de voyageurs revenant au pays», dit M. Wark.

En 2004, Kurt Jensen, un ancien employé du ministère des Affaires étrangères du Canada, avait noté que les Canadiens se rendant dans le bloc soviétique, en Chine et à Cuba représenta­ient un intérêt particulie­r pour le programme. Toutefois, il a constaté que les dossiers gouverneme­ntaux étaient muets sur le nombre de personnes qui avaient pu être en contact avec le comité ou si ces opérations de renseignem­ents «sur commande» se sont réellement déroulées.

«Le danger d’envoyer des observateu­rs non formés dans des zones hostiles avec des besoins spécifique­s en matière de collecte de renseignem­ents est évident. Un tel programme n’aurait pas survécu bien avant sa divulgatio­n, écrit Jensen. Tout semble indiquer que cette facette du programme a été de courte durée et, au mieux, a impliqué une poignée d’individus avant de cesser complèteme­nt.» - La Presse canadienne

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