Le dilemme des saveurs
Il est déjà acquis que la réglementation va resserrer sévèrement tout ce qui touche la promotion, la publicité, l’étiquetage des produits de vapotage, possiblement même encore plus rigoureusement que le tabac pour en décourager l’usage chez les nonfumeurs.
Une difficulté majeure s’élèvera toutefois devant le législateur, soit la promotion de ces produits sur le web et les réseaux sociaux, investis par les fabricants qui sont très conscients à la fois de la présence des jeunes dans cet espace et de l’incapacité des gouvernements d’y jouer du muscle.
La composition des produits risque aussi d’être contrôlée plus étroitement, notamment la concentration de nicotine permise, mais il reste un élément beaucoup plus délicat, soit celui des saveurs.
«Les saveurs ont été interdites dans les produits du tabac», souligne Annie Montreuil, qui rappelle la popularité des petits cigares aromatisés auprès des jeunes, mais elles sont permises dans les cigarettes électroniques.
«Toutes les cigarettes électroniques sont aromatisées», souligne-t-elle.
«Les jeunes sont attirés par les saveurs de fruits, les saveurs de bonbon, les saveurs de dessert», explique-t-elle.
Donc, on les interdit? Pas si vite.
«Le problème, c’est que les fumeurs adultes qui utilisent la cigarette électronique pour arrêter de fumer eux aussi préfèrent les saveurs de fruits et les saveurs de dessert. Si on interdisait les saveurs, l’intérêt des jeunes diminuerait probablement beaucoup pour la cigarette électronique, mais l’intérêt des fumeurs aussi.» - La Presse canadienne