Acadie Nouvelle

L’industrie aérospatia­le tire la «sonnette d’alarme» à l’aube des élections fédérales

- Catherine Lévesque

Les travailleu­rs de l’industrie aérospatia­le tirent la «sonnette d’alarme» afin d’obtenir des engagement­s concrets des partis fédéraux pour assurer l’avenir de leur secteur au Canada.

L’Associatio­n internatio­nale des machiniste­s et des travailleu­rs de l’aérospatia­le (AIMTA) dresse un constat alarmant «en l’absence d’une vision à long terme» dans sa plus récente publicatio­n, Propulser le Québec vers de nouveaux sommets, pour un engagement renouvelé en aérospatia­le, dévoilée aux médias lundi.

«En ce moment, l’écosystème aérospatia­l québécois semble en parfaite santé, peut-on y lire. L’activité y est abondante, la demande de travailleu­rs y est forte et les perspectiv­es sont encouragea­ntes. Cependant, lorsqu’on s’y attarde plus attentivem­ent, nous constatons qu’une tempête sans précédent pourrait frapper l’industrie, et ce, très prochainem­ent.»

Dans son document de 130 pages, l’AIMTA recommande l’implantati­on d’une stratégie pancanadie­nne pour mieux coordonner les efforts du secteur.

«En somme, il est temps que nous prenions le destin de notre aérospatia­le en main», élabore l’associatio­n.

«Alors qu’ailleurs dans le monde des États cherchent à faire naître ou grandir leur secteur aérospatia­l par des actions concrètes, le Canada n’a toujours pas de plan d’ensemble pour aider les provinces et coordonner leurs efforts», déplore David Chartrand, le coordonnat­eur québécois du Syndicat des Machiniste­s.

C’est ce qui explique, ajoute-t-il, que «le Québec doit se battre seul pour assurer la survie de l’un de ses plus importants piliers économique­s».

M. Chartrand pense qu’une stratégie à l’échelle pancanadie­nne doit donner au Québec - où l’on retrouve la moitié des activités du secteur aérospatia­l canadien - toute la place qui lui revient.

UNE MAIN-D’OEUVRE À FORMER

«En ce qui concerne le bassin de maind’oeuvre disponible à l’échelle du pays, certaines difficulté­s pointent à l’horizon», indique l’AIMTA dans son document. Cette pénurie serait accentuée par la «mauvaise perception» qu’ont les Québécois du secteur de l’aérospatia­le et les «préjugés» à l’égard des métiers manuels.

Une étude réalisée par le Conseil canadien de l’aviation et de l’aérospatia­le (CCAA) en mars 2018 révèle que les salariés de l’industrie sont généraleme­nt plus âgés que le travailleu­r canadien moyen. Les travailleu­rs âgés de moins de 25 ans dans le domaine sont quant à eux deux fois moins nombreux que la moyenne.

Cette situation fait en sorte qu’un tiers de la population active du secteur aérospatia­l canadien aura pris sa retraite d’ici environ cinq ans. Il est estimé que les entreprise­s canadienne­s de l’aérospatia­le auront besoin de 55 000 nouveaux travailleu­rs d’ici 2025.

«Si nous n’arrivons pas à pourvoir ces postes, au moment où l’industrie est en pleine croissance, nous risquons de voir des entreprise­s forcées de revoir leur niveau d’activités en sol canadien faute de main-d’oeuvre disponible», prévient l’AIMTA. ■

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La Presse canadienne: Graham Hughes Pour ceux qui sont déjà sur le marché du travail, il est proposé d’implanter une «culture de la formation continue», afin d’éviter qu’ils se retrouvent devant rien lors de mises à pied massives. -

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