LE DROIT À L’IGNORANCE
Le débat autour de la vaccination obligatoire a mis en relief ce dont on parle beaucoup et qu’on ne voit pas souvent clairement en action: le pouvoir de l’ignorance combinée à la manipulation à grande échelle. Ignorance de la science, d’abord, mais aussi de plus d’un siècle d’exemples éclatants du pouvoir de la vaccination. C’est dur à croire, mais des gens (qui doivent sans doute rester à la maison quand ils ont la grippe pour ne pas contaminer leurs collègues de travail) croient encore que les vaccins n’ont pas fait leurs preuves ou qu’ils ont des effets secondaires terrifiants (pire que la maladie qu’ils entendent combattre, bien entendu) que l’industrie pharmaceutique nous cache. Ils choisissent aussi d’ignorer que depuis le début de leur mouvement planétaire, bon nombre de pays sont de nouveau affligés par des épidémies meurtrières.
Ignorance aussi de ce qui est la base de nos sociétés démocratiques, soit la nécessité de peser les droits individuels au regard des droits collectifs. Ainsi, les anti-vaccins avancent qu’une loi obligeant la vaccination serait «discriminatoire» et qu’il serait préférable de laisser aux gens le «libre-choix». Pardon? La santé publique, un droit collectif, s’accommode très mal du libre choix dans les questions de maladies contagieuses! Et s’il faut respecter le soi-disant droit individuel de se faire vacciner ou pas, qu’en est-il du droit de ceux et celles qui veulent protéger leurs enfants de la rougeole, par exemple? Enfin, comment des gens qui doivent par ailleurs mener des vies tout à fait normales et sensées en sont-ils arrivés à prendre de telles positions? En fermant les yeux (de l’ignorance encore!) sur le fait qu’ils sont manipulés, à grande échelle, individuellement et collectivement. La présence de groupes d’influence, extérieurs au Nouveau-Brunswick et même au pays, lors des comparutions, en fait foi.
Chapeau bas au ministre Cardy qui s’élève contre cet obscurantisme. J’espère de tout coeur que la loi sera adoptée et qu’elle servira de modèle pour le pays tout entier. Cela fait, il faudrait aussi revoir nos programmes scolaires pour que l’éducation civique en redevienne un pilier. Pour que dès l’enfance, avant que les pouvoirs occultes de la manipulation fassent leur oeuvre, on enseigne que «ma liberté s’arrête où commence celle des autres» et que l’ignorance n’est pas un droit mais une affliction!