Un monument commémoratif autochtone à Campbellton d’ici le printemps
Le projet de monument commémoratif en l’honneur des peuples des Premières Nations, porté par le conseil municipal de Campbellton, se précise peu à peu.
La mairesse Stéphanie Anglehart-Paulin a confirmé vouloir aller de l’avant avec l’installation du mémorial dès ce printemps. Il s’agira ni plus ni moins que d’une réplique de celui déjà inauguré à Carletonsur-Mer en Gaspésie, une réplique d’ailleurs déjà construite.
«Il y a eu confusion lors de la commande pour Carleton-sur-Mer de la part de la compagnie (Kan-Goo-Roo) et au lieu d’un monument, elle en a fabriqué deux. C’est bien dans un sens, car ça correspond à ce qu’on voulait également. Notre monument est donc construit et il nous attend à Atholville», exprime la mairesse.
Cet hommage aux Premières Nations, Mme Anglehart-Paulin en a fait son dossier depuis son élection en 2016. Trois ans plus tard, le monument n’est toujours pas installé, mais ça ne saurait tarder, la mairesse voulant clore le tout avant la prochaine élection, en mai.
«Dès mon entrée en poste j’ai rencontré le chef de la Première Nation de Listuguj - nos voisins immédiats - et je lui ai signifié mon intention d’installer un monument commémoratif à Campbellton», raconte-t-elle.
Le monument en question sera érigé sur un terrain situé en face du boulevard du Saumon. Il sera voisin du phare et de deux autres installations commémoratives, soit celle de l’Odyssée acadienne et l’hommage aux Écossais.
«Je trouve ça bien d’avoir ces monuments sur place qui rappellent nos ancêtres, les peuples qui ont bâti notre région et fait de nous ce que nous sommes. Par contre, j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose à cet endroit, et c’était une évidence. L’absence d’un monument en hommage aux autochtones est honteuse en quelque sorte, car ce sont eux qui pourtant étaient ici bien avant nous. Il fallait que l’on remédie à la situation, que l’on incorpore des symboles de ce peuple dans notre communauté», exprime Mme Anglehart-Paulin.
En attendant l’installation dudit monument, la Ville de Campbellton a tout de même décidé d’agir à d’autres niveaux afin de souligner la présence autochtone au Restigouche. Plus tôt cet été, le drapeau de la Première Nation micmaque a été hissé en permanence sur l’un des mâts de l’hôtel de ville.
«À mes yeux, le drapeau et le monument sont des gestes démontrant notre bonne foi, en quelque sorte un premier pas vers une réconciliation entre nos peuples», souligne la mairesse, notant que les relations ont déjà été plus tendues par le passé dans la région entre autochtones et nonautochtones.
Au départ, le projet imaginé par le conseil tournait aux alentours de 60 000$. La facture a depuis été réduite des deux tiers. Une partie des fonds devrait provenir du gouvernement fédéral. De son côté, la Ville investira également un certain montant, mais fera surtout sa part en fournissant le terrain ainsi qu’une partie de la main-d’oeuvre pour l’aménager. ■