Lac-Mégantic: des «sentiments partagés» des citoyens
Les gouvernements du Canada et du Québec ont annoncé le déplacement des activités ferroviaires de Nantes et de Frontenac, dans les Cantons-de-l’Est, vers le parc industriel de Lac-Mégantic afin d’éliminer l’entreposage et le triage de wagons dans ces deux localités.
Cette annonce survient quelques jours après le déraillement mineur d’un wagon d’un convoi de marchandises entre Nantes et Lac-Mégantic. Cet épisode a ravivé de douloureux souvenirs dans la région, six ans après la tragédie ferroviaire de LacMégantic qui avait fait 47 morts. Le porte-parole de la Coalition des citoyens et organismes engagés pour la sécuritaire ferroviaire, Robert Bellefleur, admet qu’il a des «sentiments partagés» à la suite de cette annonce conjointe de Québec et Ottawa, pourtant fort attendue par la population.
«On se questionne à savoir s’il y a un lien entre le quasi-déraillement de la fin de semaine et l’annonce à deux semaines d’avis du début de la campagne électorale», explique M. Bellefleur en entrevue téléphonique.
L’an passé, les deux ordres de gouvernement avaient confirmé s’être entendus sur le financement de la voie de contournement, qui devrait être réalisée d’ici 2022. Mais ça ne venait pas éliminer le danger des trains stationnés en haut des pentes, soutient M. Bellefleur. Le déplacement du triage tel qu’annoncé mercredi réglera ce problème.
Les activités présentement effectuées à Nantes et à Frontenac seront intégrées aux plans et devis du projet global de voie de contournement ferroviaire à Lac-Mégantic. La tragédie ferroviaire de juillet 2013 avait été causée par un convoi de pétrole brut qui avait été stationné à Nantes, en haut de la pente. Le train mal immobilisé avait ensuite dévalé la côte avant de dérailler à haute vitesse à Lac-Mégantic et de causer un incendie qui avait fait 47 morts et causé la destruction du centre-ville. Le financement du déplacement des activités ferroviaires de Nantes et de Frontenac vers le parc industriel de LacMégantic sera assumé à 60% par le gouvernement du Canada et 40% par le gouvernement du Québec. - La Presse canadienne