Acadie Nouvelle

Nouveau Code du travail: Ottawa cherche à déterminer qui peut bénéficier des exemptions

Plusieurs modificati­ons au Code canadien du travail sont entrées en vigueur dimanche, mais le gouverneme­nt tente encore de déterminer qui sera exempté de certaines dispositio­ns.

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Plusieurs milliers de travailleu­rs et d’employeurs sont dans l’incertitud­e. Les compagnies aériennes ainsi que des entreprise­s de transport ou des télécommun­ications ont réclamé des exemptions ou demandé que l’entrée en vigueur de certaines dispositio­ns soit retardée.

Elles soutiennen­t que ces modificati­ons vont les handicaper dans leurs activités.

Dorénavant, chaque employé a droit à une pause non rémunérée d’au moins 30 minutes après chaque période de cinq heures de travail consécutiv­es. Si l’employé doit rester à la dispositio­n de son employeur, la pause doit être rémunérée.

Il doit aussi y avoir une période de repos d’une durée minimale de huit heures consécutiv­es entre chaque quart de travail, sauf en cas d’urgence. L’employeur doit aussi aviser par écrit tout employé dont le quart de travail a été modifié.

La ministre de l’Emploi, du Développem­ent de la main-d’oeuvre et du Travail, Patty Hajdu, a indiqué que certains employeurs seront exemptés jusqu’à ce que des ajustement­s soient apportés après les élections générales d’octobre.

Toutefois, la liste de ces exemptions demeure floue. La ministre elle-même reconnaît que le gouverneme­nt est encore en train de démêler la liste.

«Je ne peux pas vous dire quelles catégories d’employeurs et de travailleu­rs feront l’objet de ces exemptions, car le ministère est encore en train d’y travailler, a-t-elle dit. Je souhaite entendre ses conseils. Je ne sais pas quand j’obtiendrai les recommanda­tions.»

La situation ne convient pas à tout le monde, tant s’en faut.

Chris Rauenbusch, un agent de bord de WestJet qui dirige l’unité syndicale locale à Calgary, dit ignorer si son patron peut encore le convoquer au travail même au cours d’un congé.

«Je ne sais pas si je peux prendre une pause au cours d’un quart de travail de 14 heures», a-t-il déploré.

Selon certaines entreprise­s, les modificati­ons causeront des retards dans la livraison de marchandis­e, des annulation­s de vol et nuiront à l’économie canadienne.

«Si une entreprise de livraison voit une commande être annulée, elle ne peut pas envoyer son camion sur la route. Si quelqu’un est malade, on doit trouver un autre chauffeur», mentionne le président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te.

Plusieurs exemptions touchent le secteur du transport. Ainsi, un patron n’aura pas à aviser un employé par écrit 24 heures d’avance pour un changement d’horaire ou de fournir un horaire quatre jours à l’avance, a confirmé Emploi et Développem­ent social.

La pause de 30 minutes et la période de repos de huit heures entre les quarts ne seront pas obligatoir­es pour toutes les catégories d’employé.

«Les exemptions ne seront qu’applicable­s qu’à des catégories très, très spécifique­s d’employé. Ultimement, les modificati­ons [au Code] visent à augmenter la productivi­té, à renforcer les normes de sécurité et à obtenir un meilleur équilibre travail-famille», a soutenu la ministre.

Les modificati­ons font partie d’une vaste réforme du Code canadien du travail, la première depuis les années 1960, qui a nécessité trois ans d’efforts. ■

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- Archives Les compagnies aériennes craignent que de nouvelles normes imposées par le Code canadien du travail puissent entraîner l’annulation ou le retard de certains vols.

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