L’Acadie et la France liées par l’émotion
Les relations entre la France et l’Acadie vont au-delà des ententes impliquant gouvernements et organismes. Elles relient aussi des êtres humains et impliquent des sentiments.
Sylvie Germain, comme la plupart des Français, ignorait la différence entre Acadiens et Québécois avant d’arriver à Moncton.
Elle a représenté le cercle généalogique poitevin au pavillon du département de la Vienne (France) à l’espace Extrême frontière, durant le dernier Congrès mondial acadien.
Elle a vite remarqué la passion des Acadiens pour la généalogie, en essayant de les aider à retracer leurs lignages français.
«Ils arrivent et disent : ‘’Robichaud, mon ancêtre est arrivé à Port-Royal, à telle date», s’étonne-t-elle.
Cette quête d’identité provoque de l’émotion. «Deux messieurs se sont retenus de pleurer. Ils s’appelaient Babineau. Dans la mairie de Soudan [en France], il y a une plaque mentionnant leur ancêtre dont je leur ai parlé. Ils se projettent en arrière.»
Le réalisateur Phil Comeau témoigne de la présence acadienne en France, à Belle-Île-en-Mer notamment, où il a filmé un documentaire.
«Ils restent acadiens dans leur façon de recevoir. Ils sont aussi très jasants et pas méfiants, constate-t-il. Et les visages… Parfois, pendant une seconde je me dis : ‘’j’ai vu ma tante ou mon cousin.’’»
«Il n’y a plus personne pour dire : ‘’la mère patrie nous a abandonnés’’, observe Robert Pichette. Mais le lien historique France-Acadie est difficile à toucher. Il est là depuis si longtemps.» - CT