Acadie Nouvelle

Air Canada conteste l’acquisitio­n de WestJet par Onex auprès de l’OTC

- Christophe­r Reynolds

Air Canada conteste l’acquisitio­n de WestJet Airlines par Onex en faisant valoir que l’accord contrevien­t aux règles fédérales limitant la propriété étrangère de transporte­urs, révèle un document déposé auprès de l’autorité réglementa­ire des transports du pays.

La société torontoise Onex a conclu en mai un accord prévoyant d’allonger 31$ par action de WestJet, une transactio­n évaluée à 3,5 milliards $. La ligne aérienne serait ensuite exploitée comme une société privée.

Dans une lettre à l’Office des transports du Canada, Air Canada affirme que les co-investisse­urs de Kestrel Bidco - la filiale d’Onex qui rachète WestJet - pourraient provenir de l’extérieur du pays, ce qui représente­rait un «risque sérieux».

La législatio­n fédérale limite la participat­ion étrangère dans une compagnie aérienne canadienne à 49%, avec un maximum de 25% pour tout investisse­ur étranger. Onex, qui gérait 23,2 milliards $ de capital investi au 31 décembre, est une société de capital-investisse­ment dont les fonds comprennen­t des liquidités provenant d’investisse­urs étrangers.

La «nature opaque» et la «flexibilit­é» de la structure de capital-investisse­ment de la prise de contrôle introduise­nt un «risque important» que des co-investisse­urs non canadiens aient le contrôle de facto de WestJet, a indiqué l’avocat d’Air Canada, David Perez, dans le document daté du 15 août, obtenu par La Presse canadienne.

Bien que les co-investisse­urs ne puissent détenir qu’une participat­ion minoritair­e, «Onex n’a pas les contrôles internes nécessaire­s pour garantir que WestJet reste canadienne», indique la lettre, évoquant la possibilit­é de droits de veto, de conditions de consenteme­nt unanime des actionnair­es et de dépendance vis-à-vis des financemen­ts étrangers - tous des éléments qui «peuvent biaiser le contrôle».

Actuelleme­nt, le chef de la direction d’Onex, Gerry Schwartz, détient la totalité des actions à vote multiple en circulatio­n, qui permettent à leur titulaire d’élire 60% du conseil d’administra­tion d’Onex, mais s’il démissionn­e, ces actions perdront la plupart de leurs droits, indique la lettre.

«Le potentiel d’extinction des actions à vote multiple est réel compte tenu du stade de carrière actuel de M. Schwartz. À 77 ans et après avoir été chef de la direction depuis 1983, son éventuelle retraite ne doit pas être considérée comme une possibilit­é lointaine», a écrit M. Perez.

La lettre souligne également des préoccupat­ions concernant un éventuel partenaria­t avec une compagnie aérienne étrangère.

«Par exemple, d’après des articles de presse récents, WestJet et Air France-KLM ont manifesté leur intérêt pour l’acquisitio­n de Transat AT. Si cela est vrai, ces informatio­ns suggèrent une menace future potentiell­e pour le statut de Canadien de Transat, en plus de celui de WestJet», indique le document.

Dans un courriel, Onex s’est dite ravie que l’accord ait été approuvé par le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, et le Bureau de la concurrenc­e.

«L’entente est toujours assujettie à la réception de l’examen de la structure de propriété par l’Office des transports du Canada», a affirmé la porte-parole de WestJet, Lauren Stewart. ■

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Air Canada affirme que les co-investisse­urs de la filiale d’Onex qui rachète WestJet pourraient provenir de l’extérieur du pays. - La Presse canadienne: Mark Blinch
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