L’ouragan Dorian sème la dévastation dans l’archipel des Bahamas
L’ouragan Dorian s’est déchaîné sur l’archipel des Bahamas, mardi, déversant d’énormes quantités de pluie qui ont dévasté des milliers de maisons et séquestré des milliers de personnes coincées dans leur grenier ou dans des hôpitaux mal en point. Au moins cinq décès ont été confirmés, mais on ne connaît toujours pas l’ampleur des dégâts.
Les Nations unies et la Croix-Rouge internationale ont déjà commencé à se mobiliser pour répondre à la crise humanitaire qui se profile aux Bahamas. Le premier ministre Hubert Minnis a qualifié la situation de «tragédie historique».
Des vents impitoyables et des pluies torrentielles ont fait des ravages sur les îles Abacos et l’île de Grand Bahama, qui regroupent une population totale d’environ 70 000 habitants et qui sont reconnues pour leurs marinas, leurs terrains de golf et leurs complexes de villégiature tout inclus. L’aéroport de Grand Bahama s’est retrouvé englouti sous deux mètres d’eau.
Les stations de radio ont reçu de nombreux appels désespérés de gens à la recherche de leurs proches. Le ministre de la Santé, Duane Sands, a déclaré que Dorian avait détruit les infrastructures de santé de Grand Bahama et que les inondations majeures rendaient inutilisable le principal hôpital de l’île.
Il a ajouté qu’il espérait envoyer rapidement une équipe médicale de pointe dans les Abacos.
«On va confirmer quelle est la situation réelle sur le terrain, a-t-il commenté. On espère et on prie pour que les pertes de vies humaines soient limitées.»
DES MILLIERS DE MAISONS DÉTRUITES
Un porte-parole de la Croix-Rouge, Matthew Cochrane, a révélé que plus de 13 000 maisons, soit environ 45% des résidences de Grand Bahama et des Abacos, sont présumées détruites ou gravement endommagées. Les Nations unies estiment que 60 000 personnes sur ces îles auront besoin de nourriture et la Croix-Rouge croit que 62 000 personnes auront besoin d’eau potable.
Selon M. Cochrane, la Croix-Rouge a autorisé un financement d’un demi-million de dollars pour la première vague d’assistance aux Bahamas.
Le ministre Duane Sands a indiqué que le principal hôpital de Marsh Harbour, dans les Abacos, était toujours intact et qu’il abritait 400 personnes. L’établissement a cependant besoin de nourriture, d’eau, de médicaments et de matériel chirurgical. Il a révélé que les autorités tentaient d’évacuer par avion de cinq à sept patients atteints d’insuffisance rénale qui n’ont pas reçu de dialyse depuis vendredi.
Au sud, l’île de New Providence, la plus peuplée de l’archipel avec plus de 250 000 résidents, où se trouve la capitale, Nassau, n’aurait subi que peu de dommages.
Vers 11h, mardi matin, les vents de Dorian avaient ralenti à 177 kilomètres/heure, ce qui a relégué l’ouragan en catégorie 3, en baisse par rapport au statut terrifiant de catégorie 5 qu’il détenait lorsqu’il a frappé les Bahamas.
LA FLORIDE DEVRAIT ÊTRE ÉPARGNÉE
L’ouragan a continué de s’affaiblir progressivement au fil de la journée. À 16h, Dorian était devenu un ouragan de catégorie 2 et se déplaçait parallèlement à la côte est de la Floride, mais au large.
L’oeil de la tempête continuait de s’éloigner de l’île de Grand Bahama après avoir semé la dévastation dans plusieurs îles des Bahamas.
En fin de journée, l’ouragan se trouvait à environ 165 kilomètres à l’est de Fort Pierce, en Floride, avec des vents de 175 kilomètres/ heure. Dorian se déplaçait en direction nordouest à une vitesse de seulement 5 kilomètres/ heure, soit à vitesse de marche.
La Floride devrait échapper au pire. La trajectoire projetée par le Centre national américain des ouragans montre que la plus grande partie de la côte se trouve tout juste à l’extérieur du cône de passage potentiel de la tempête.
Aucun endroit en Floride n’aurait plus de 8% de chances d’être frappé par des vents de force d’ouragan.
Les prévisions indiquent plutôt que c’est la Caroline du Nord qui se trouve dans la ligne de mire directe de l’ouragan vers la fin de la semaine. ■