Acadie Nouvelle

Prise de conscience

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Comme les statistiqu­es du SCHIRPT le démontrent, le phénomène des commotions cérébrales n’épargne pas les circuits mineurs. Et à cet égard, la Ligue de hockey junior majeur du Québec et la Ligue de hockey midget AAA ont pris le taureau par les cornes.

Dans la LHJMQ, un protocole existe depuis une quinzaine d’années, grâce au travail élaboré par le docteur Philippe Fait, coordonnat­eur des thérapeute­s du sport dans la LHJMQ, avec l’aide du docteur Sylvain Boutet, décédé depuis, et de Geneviève Boulard, une neuropsych­ologue.

«Si je me souviens bien, notre premier document officiel avec la LHJMQ remonte en 2003. J’en suis très fier, car nous sommes partis de rien», admet le docteur Fait. Leur travail a notamment mené à l’ajout graduel de thérapeute­s du sport certifiés dans chacune des équipes de la ligue.

«Aujourd’hui, les 18 équipes ont un thérapeute du sport, certifié, avec une formation de quatre ans universita­ire, qui est obligé pour garder sa formation de faire des crédits d’éducation continue tous les ans. L’éducation continue, c’est le nerf de la guerre pour se garder à jour», souligne Steve Bélanger, associé à la LHJMQ à titre de thérapeute du sport depuis une vingtaine d’années. Ainsi, tant dans la LHJMQ que dans la Ligue midget AAA – qui applique le protocole du gouverneme­nt du Québec, élaboré par le docteur Dave Ellemberg en 2017 – la décision de retirer un joueur du match, si on soupçonne qu’il souffre d’une commotion cérébrale, appartient exclusivem­ent au thérapeute du sport.

«Nous avons enlevé cette décision à l’entraîneur-chef», affirme Georges Marien, directeur général de la Ligue midget AAA.

Pour Steve Bélanger, il s’agit d’un cheval de bataille. «Ç’a toujours été la seule blessure où c’était non négociable. Si ça prend trois semaines (pour revenir au jeu), ça prendra trois semaines. Un genou, on peut te le remplacer. Le cerveau, on ne peut pas.»

Selon le docteur Fait, la médiatisat­ion des blessures à la tête de l’as hockeyeur Sidney Crosby, en 2011, a grandement aidé la cause de ceux qui militent pour une plus grande prise de conscience des dangers des traumatism­es crâniens dans la communauté du hockey. «Il y avait un bilan de santé à tous les jours dans les médias, souligne-t-il. Il lui a fallu un an pour revenir. Ç’a eu un impact très bénéfique chez les jeunes puisqu’ils disaient, “regarde, ce n’est pas grave si tu prends plus de temps pour guérir cette commotion-là. L’important, c’est qu’elle soit bien guérie.”» – La Presse canadienne

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