Ottawa se défend
Le ministère des Pêches et des Océans, l’un des quatre ministères responsables de la gestion des activités humaines susceptibles de nuire aux mammifères marins, s’est dit conscient de la présence croissante de baleines noires dans le golfe du Saint-Laurent avant 2017.
«Des groupes de recherche canadiens et américains travaillent ensemble depuis des décennies pour surveiller et étudier les baleines franches au Canada et aux États-Unis», indique Robin Jahn, agent de communication du MPO, dans un courriel. «La surveillance et la recherche dans le golfe du Saint-Laurent ont considérablement augmenté depuis 2017. Ces recherches ont contribué à la compréhension de l’espèce, de son histoire naturelle, de son utilisation de l’habitat et des caractéristiques des blessures et de la mortalité avant et depuis 2017.»
Jahn souligne que la planification et la mise en oeuvre en vertu de la législation fédérale protégeant les espèces en péril avaient commencé pour la baleine noire avant 2017, avec la participation de groupes autochtones, de représentants des industries de la pêche et du transport maritime, ainsi que d’autres experts. Toutefois, en 2018, le vérificateur général du Canada a publié un rapport sur la protection des mammifères marins datant de janvier 2012 et a conclu que le gouvernement n’avait pas suffisamment tenté de protéger les baleines. «Dans l’ensemble, nous avons constaté que Pêches et Océans Canada, Environnement et Changement climatique Canada, Parcs Canada et Transports Canada n’avaient pas pleinement appliqué les politiques et outils existants pour gérer de manière proactive les menaces pesant sur les mammifères marins provenant de la pêche commerciale et des navires de mer, tels que les enchevêtrements, prises accessoires, épuisement des sources de nourriture, bruit et perturbations, marées noires et collisions avec des navires», indique le rapport.
En avril 2018, avec l’aide de scientifiques et d’organisations non gouvernementales, le gouvernement canadien a mis en oeuvre des réglementations obligatoires: fermeture des pêcheries dans les zones à fort nombre de baleines, réduction du quota de crabe des neiges, gestion des couloirs de navigation et limitation de la vitesse des navires.