Acadie Nouvelle

ANNIVERSAI­RES ET BILANS

- FRANCOISE ENGUEHARD

Cette année, août et septembre sont des moments forts pour notre Acadie: il y a eu, bien sûr, les deux semaines de festivités du Congrès mondial qui ont donné lieu à d’importante­s retrouvail­les de la Grande Acadie du monde, mais aussi beaucoup de moments spéciaux comme la reprise, au Monument Lefebvre à Memramcook, de La Vallée

des Possibles, merveilleu­se fresque musicale de la Renaissanc­e acadienne. Ce qui m’amène, par la même occasion, à évoquer deux anniversai­res qui illustrent bien jusqu’à quel point «les possibles» envisagés par nos pionniers ont fait des petits à travers toute l’Acadie: le 100e anniversai­re de la Société Saint-Thomas d’Aquin (SSTA), à l’Île-du-Prince-Édouard d’abord, et le 20e anniversai­re du Sommet de la Francophon­ie à Moncton.

La SSTA est la plus vieille organisati­on acadienne et francophon­e provincial­e de la région Atlantique. Fondée en août 1919, elle a été de toutes les luttes. Imaginez le nombre de bénévoles, de donateurs, d’alliés et de convaincus qu’il a fallu, sur cette route centenaire, pour en arriver aux remarquabl­es accompliss­ements actuels: un journal, un organisme jeunesse, des écoles et un poids politique incontourn­able. Dans leurs rêves les plus fous, je doute que les patriotes de la Renaissanc­e acadienne aient jamais pensé qu’un jour leur Acadie accueiller­ait les grands de ce monde. Et pourtant, en 1999, des dizaines de chefs d’État et de gouverneme­nt «ayant le français en partage», selon l’euphémisme consacré, se retrouvaie­nt à Moncton pour le Sommet de la Francophon­ie. Et, bien entendu, là encore on en est à faire le bilan. Un bilan positif, puisqu’après ce sommet l’Acadie s’est mise à s’affirmer comme jamais sur la scène internatio­nale. Au milieu de ce festival d’autosatisf­action, je me permets de glisser un bémol, un rappel, une mise en garde: nos réussites, nos élans, nos efforts sont toujours assujettis au bon vouloir (ou pas) de pouvoirs que nous ne contrôlons pas. Ainsi mourut notre rêve d’accueillir les Jeux de la Francophon­ie internatio­nale 2022.

Un rappel que ce qui est «souhaitabl­e» n’est pas toujours «possible».

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