Acadie Nouvelle

Assurance automobile: la facture risque de s’alourdir fortement

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Les automobili­stes pourraient voir leurs primes d’assurance augmenter de façon importante l’an prochain. Les hausses proposées varient de 8,6% à 50,3%.

Dans la province, les compagnies d’assurances qui désirent faire grimper leurs tarifs au-delà de 3% doivent recevoir l’aval de la Commission des assurances du NouveauBru­nswick.

Cette année, une dizaine de compagnies a demandé la permission de procéder à des hausses de tarifs pour 2020.

C’est l’assureur en ligne Sonnet qui propose les augmentati­ons moyennes les plus importante­s, soit 50,3%.

Il est suivi par Unifund (+24,54%), Royal and Sun Alliance (+24,38%), Facility Associatio­n (+22,3%), Dominion (+15,0%), Economical (11,9%), TD Insurance (+10,78%), Primmum (+10,05%), Sécurité Nationale Compagnie d’Assurance (+9,84%) et Wawanesa (+8,60%)

Selon les données de 2018, les trois compagnies qui détiennent la plus grande part du marché sont Wawanesa (16.1%), Intact (10,3%) et Economical (8,3%).

Faire réparer son véhicule coûte de plus en plus cher en raison de la technologi­e sophistiqu­ée que l’on retrouve dans les modèles les plus récents, ce qui fait pression à la hausse sur les tarifs, observe la défenseure du consommate­ur en matière d’assurance, Michèle Pelletier.

«C’est une tendance qu’on voit depuis les dernières années, après que les primes soient restées stables pendant une dizaine d’années», souligne-t-elle. Alors que les capteurs se trouvent souvent au niveau des pare-chocs des nouveaux véhicules, ces technologi­es, dispendieu­ses à réparer ou à remplacer, et ce, au moindre impact, causent nécessaire­ment une augmentati­on des réclamatio­ns de collision et accidents sans collision ni versement.

D’après l’Agence statistiqu­e d’assurance générale du Canada, les victimes d’accidents au Nouveau-Brunswick ont réclamé 380,2 millions $ en 2018. Cela représente une progressio­n de 147,3 millions $ en 6 ans. Le ratio sinistres-primes (réclamatio­ns en pourcentag­e des primes) s’élevait à 89% pour 2018.

«De tels ratios sont considérés par l’industrie comme étant insoutenab­les à long terme et par conséquent, plusieurs assureurs n’ont eu le choix de transférer cette hausse des coûts aux assurés en demandant une augmentati­on des primes par l’entremise du processus de demande tarifaire», indique Marie-Claude Doucet, présidente de la Commission des assurances La défenseure du consommate­ur en matière d’assurance, Michèle Pelletier. Archives du Nouveau-Brunswick.

Les audiences se dérouleron­t à l’automne, il n’est pas dit que la commission acquiescer­a à toutes les demandes.

Les actuaires des compagnies et les actuaires de la province présentero­nt leurs calculs aux membres de la CANB qui devront examiner les hypothèses utilisées par les assureurs pour fixer les tarifs proposés avant de trancher.

«En règle générale, si la méthode de calcul des assureurs est correcte, la commission va l’accorder», note Michèle Pelletier.

Aux consommate­urs, elle conseille de prendre le temps de «magasiner» et de comparer les tarifs.

«N’hésitez pas à poser des questions, les compagnies manquent souvent de transparen­ce. Comme conducteur, c’est essentiel d’avoir un bon dossier de conduite, de rester attentif au volant pour éviter les accidents et de ne pas faire d’excès de vitesse», ajoute-t-elle.

Les conducteur­s du Nouveau-Brunswick continuent de bénéficier des primes d’assurance parmi les moins élevées au pays.

Selon le Groupement des assureurs automobile­s, la prime moyenne pour une assurance automobile au Nouveau-Brunswick s’élevait à 843$ l’an dernier. Ce montant est moins élevé qu’en Nouvelle-Écosse (864$) ou qu’en Ontario (1468$), mais c’est au Québec qu’assurer son automobile coûte le moins cher (717$).

«Lorsqu’on se compare, on se console», relativise Michèle Pelletier. ■

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