Le bras de fer se poursuit à Bathurst: presque deux mois de lock-out
Les employés administratifs de la ville de Bathurst dénoncent un manque de transparence. Presque deux mois après avoir été mis en lock-out, ils exigent des réponses «claires et honnêtes» de la part du maire et ses conseillers.
Les négociations achoppent sur les salaires. Les employés du local 1282 réclament une augmentation relative au coût de la vie, c’est-à-dire environ 2% par année.
Jeudi matin, lors d’une conférence de presse à Beresford, Guy DeSilva, président du local 1282 du syndicat canadien de la fonction publique et Cyndi St Pierre, viceprésidente, se sont exprimé au nom des 22 employés concernés.
«Il semble que la Ville et le conseil municipal utilisent cette crise pour cacher leur mauvaise gestion», a avancé M. DeSilva.
Selon le syndicat, les explications de Paolo Fongemie «ne tiennent pas la route.» Entre autres, il réfute les explications voulant que la Ville ait décrété un lock-out afin d’éviter que ses citoyens subissent une augmentation de taxes.
«Le fait d’offrir aux travailleurs un salaire aligné sur le coût de la vie n’entraînera en aucun cas des augmentations de taxes pour les citoyens», a affirmé le président.
Si la Ville de Bathurst est réellement en déficit, les syndiqués veulent alors comprendre pourquoi le conseil s’est accordé une augmentation salariale au début de l’été; pourquoi le maire a-t-il ajouté huit nouveaux postes de gestion; pourquoi le maire a-t-il approuvé une augmentation salariale de 2,5% à ses gestionnaires et pourquoi la Ville a-t-elle deux fois plus de gestionnaires que les autres villes comparables?
«Le recours au lock-out pour résoudre artificiellement un déficit est trompeur pour les citoyens, il perturbe la prestation des services publics et il est irrespectueux envers les travailleurs municipaux. C’est une démonstration claire d’une mauvaise gestion des priorités, et ce n’est jamais une stratégie à long terme», ont dénoncé les représentants syndicaux.
En attendant la résolution du conflit, les employés administratifs continuent de faire entendre leur mécontentement un peu partout au centre-ville de Bathurst.
Lundi, lors de la réunion du conseil municipal, ils présenteront à la partie patronale une pétition comptant environ 2000 signatures.
«Si vous ne voulez pas écouter vos propres employés, nous espérons que vous aurez la décence d’écouter vos citoyens», a souligné M. DeSilva en s’adressant au maire, à ses conseillers et à ses gestionnaires.
Les derniers échanges entre les deux parties remontent au 12 août. À ce moment, le syndicat avait rejeté une augmentation salariale de 7,5% sur cinq ans, après seulement deux jours à la table de négociation.
La Ville maintient que l’offre présentée est plus que raisonnable.
RETOUR EN ARRIÈRE
Il y a quelques semaines, M. Fongémie avait lui aussi organisé une conférence de presse afin de partager sa version des faits. Notamment, il a démontré, à l’aide d’un graphique, que les employés syndiqués ont bénéficié, au cours des dix dernières années, d’une hausse salariale annuelle de 2,99%, soit 1,34% au-dessus du coût de la vie.
Le maire avait également abordé la question de son augmentation salariale en soulignant qu’il n’y a «jamais de bon moment» pour faire ce genre de changement puisqu’il y a constamment de nouveaux contrats à négocier avec les syndiqués.
Jeudi, afin de répondre aux deux dernières questions du syndicat, M. Fongémie a ajouté que la structure administrative et organisationnelle de la Ville a connu plusieurs changements depuis 2016.
«Ces changements ont été effectués non seulement pour améliorer la qualité des services à nos citoyens, mais aussi pour établir une gestion fiscale saine pour notre municipalité, basée sur des approches efficaces et efficientes.»
Il a poursuivi en expliquant que les augmentations salariales des gestionnaires sont adoptées annuellement en se basant sur des critères spécifiques, tels que des objectifs de performance.
«La Ville est prête à considérer d’autres offres du syndicat, mais nous devons continuer à respecter notre mandat d’être financièrement responsable», a déclaré M. Fongémie par courriel. ■