Acadie Nouvelle

IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR COMMENCER À COURIR (ET EXCELLER)

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Ce qui est cool avec la course à pied, qu’elle soit pratiquée sur route, sur piste ou en sentier, c’est que peu importe l’âge où tu commences à pratiquer ton sport, avec de l’effort, il y a toujours moyen d’atteindre un niveau plus que respectabl­e.

Évidemment, vos chances d’aller aux Jeux olympiques comme l’ont fait Joël Bourgeois et Geneviève Lalonde sont aussi bien dire nulles, mais eux ont commencé à courir alors qu’ils avaient pratiqueme­nt la couche aux fesses. Et puis, c’est sans compter qu’ils ont ce petit quelque chose que la majorité d’entre nous n’avons pas: un talent rare. Cela dit, ça n’a pas empêché les Paula Keating, Shelley Doucet, Réjean Chiasson, Lee Roy, Robert Jackson, Daniel LeGresley, Guy Doiron, Carole Fournier, Greg Sawyer, et autres Raymond Caissie de ce monde d’accomplir leur large part d’exploits. Et ils ont tous en commun d’avoir commencé à courir de façon compétitiv­e une fois à l’âge adulte.

Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls. Dans la région Chaleur, Sylvain Arseneau est un autre de ces phénomènes qui ont découvert leur vocation tardivemen­t.

Bien qu’il ait commencé à courir à l’âge de 46 ans, Sylvain termine régulièrem­ent dans le top-5 des multiples épreuves auxquelles il prend part. Même que le temps de le dire, il figurait déjà parmi l’élite de la province. Imaginez, dès sa première course en juin 2010 à Beresford, il réalise un temps de 40min03s. Deux mois plus tard, il y va de chronos de 37min41s et de 36min28s à Cap-Pelé et à Caraquet. Un naturel comme on dit.

«J’ai commencé à courir après avoir été malade. En 2007 et 2008, j’ai dû composer avec une tumeur au pancréas et je me suis promis de me remettre en forme si je parvenais à retrouver la santé», m’a raconté Sylvain, vendredi matin.

Il a tenu sa promesse.

«Honnêtemen­t, je n’avais cependant aucune idée que j’allais progresser aussi vite. Moi, quand j’ai fait 40 minutes au 10 km Chaleur à ma première course, je croyais que c’était un chrono normal que tout le monde était capable de faire», m’a-t-il lancé en riant.

«En même temps, sans me péter les bretelles, je ne suis pas paresseux. Je travaille fort pour m’améliorer. Au hockey, tu peux continuer d’être bon même si tu triches à l’entraîneme­nt. Pas à la course. Tu ne peux pas t’améliorer si tu ne t’entraînes pas. Bien sûr, à mon âge, je ne peux pas rêver d’atteindre un niveau comme Lee Roy, Greg Sawyer, Jean-Marc Doiron ou Bryan Thomas. Mais pour moi, juste un top-5 représente une victoire. Même que je réussis encore à en gagner parfois comme au dernier Demimarath­on de l’Acadie. Il est vrai que je suis encore un petit jeune dans le monde de la course. Ça fait juste une dizaine d’années que je cours», mentionne-t-il avec humour. Juste pour vous donner une petite idée du niveau atteint par Sylvain, sachez qu’il est présenteme­nt le recordman provincial dans le groupe d’âge 50-59 ans pour le demimarath­on (1h18min52s). Marque qu’il a établie en juin 2015 au Demi-Marathon de l’Acadie.

Toujours dans ce même groupe d’âge, il figure dans le top-3 du 5 km (17min04s), du 10 km (35min52s), du 15 km (56min43s) et du 10 miles (1h02min13s) dans l’histoire de la province.

«Je suis fier de mon record provincial au demi-marathon. Sylvain Arseneau, lors d’une course du Demi-Marathon de l’Acadie. - Gracieuset­é: Donald Wade Étrangemen­t, ç’a été l’une de mes courses les plus faciles à vie. J’étais tellement en forme ce jour-là. Le demi-marathon est aussi mon épreuve préférée. Un 5 km, par exemple, ça fait surtout mal au cardio. Mais un demi-marathon, ça fait mal partout!».

Sylvain Arseneau a déjà complété 29 épreuves depuis le début de l’année. Dimanche, il sera au 5 miles de Hampton pour sa 30e course en 2019. Si tout va bien, il devrait ajouter de cinq à sept autres épreuves d’ici le Jour de l’An. «C’est mon record de participat­ions, dit-il. L’an dernier, en raison d’une blessure à mon genou droit, j’ai dû manquer plusieurs semaines. J’ai même eu peur que c’était terminé pour moi avec la course.»

En fin de conversati­on, Sylvain m’a gentiment demandé de dire quelques mots sur sa conjointe Denise, de même que sur le club de coureurs Chaleur.

«Pour courir aussi souvent que moi, ça prend évidemment une conjointe spéciale. Ma Denise est tellement compréhens­ive. En fait, elle est tellement bonne qu’elle s’est elle-même mise à courir. Le club de coureurs Chaleur a aussi un gros rôle à jouer. Nous sommes tellement un bon groupe», confie Sylvain, qui dit également puiser beaucoup d’inspiratio­n en regardant aller Allan Lagacé.

«Les journées où ça me tente moins, je pense à Allan en train de courir sur le bord du chemin. T’as pas le choix ensuite de mettre tes sneakers pis d’aller courir. Tu n’as plus d’excuses parce qu’Allan lui il n’en a pas», ajoute Sylvain Arseneau qui, avant de se mettre à la course à pied, était féru de vélo.

LeGresley abandonne au 250e km

L’aventurier de Néguac Daniel LeGresley a finalement décidé d’abandonner le SwissPeaks 360, jeudi soir, après avoir parcouru 250 km avec un dénivelé positif de 1,8 km. La raison de son abandon? La fatigue. Ce diable d’homme a franchi 250 km en cinq jours (ou 104 heures si vous préférez) sans fermer une fois l’oeil.

«Comme je le dis souvent, il faut écouter son corps, a entre autres écrit Daniel sur sa plateforme Facebook. J’ai donc pris la décision d’arrêter dû à un énorme manque de sommeil.»

J’ai eu l’occasion de discuter un brin avec Daniel en aprèsmidi et je lui ai demandé comment il se sentait, tant sur le plan mental que physique.

«Je me sens bien, dit-il. J’ai cependant certains bémols visà-vis des organisate­urs de la course. La difficulté de cette course faisait en sorte que les barrières horaires étaient beaucoup trop serrées en temps, ce qui m’a empêché de dormir tel que planifié.»

«Sur le plan physique, je crois avoir été au bout de ce que je pouvais faire et j’en suis fier. Bien sûr, je suis fatigué physiqueme­nt, mais pas autant que je ne l’aurais cru après 250 km», m’a également confié le plus jeune quinquagén­aire que je connais.

Gros week-end en perspectiv­e

Beaucoup d’action ce dimanche en sol néo-brunswicko­is. Commençons d’abord avec le très populaire 5 miles de Hampton qui, bon an, mal an, attire plusieurs membres de l’élite provincial­e.

Ce sera encore le cas cette année puisque Patty Blanchard, Sarra Beairsto, Anouk Doiron et la jeune sensation Erin Vringer ont déjà confirmé leur présence du côté féminin. Chez les hommes, Lee Wesselius, Jean-Marc Doiron, Sylvain Arseneau et Paul Gallant seront sur la ligne de départ.

Il sera intéressan­t de voir si les records du parcours seront battus, eux qui sont pour l’instant la propriété de Barry Britt (24min45s) et Frida Aspnaes (29min19s).

Heures de départ: 9h - 1 km pour enfants; 9h55 - 3 km; 10h - 5 miles.

À Bathurst, toujours dimanche, les coureurs sont invités au 10 km en sentier. Le départ des épreuves de 5 km et 10 km seront donnés au Centre régional K.-C.-Irving sur le coup de 10h. À noter que les enfants de moins de 14 ans pourront pour leur part participer à une course de 1 km. Dimanche, nous aurons aussi droit au Marathon Resurgo du Grand Moncton.

Kip Jackson, Mary-Beth Juillet, Paula Keating et Annie Pellerin sont parmi les bons coureurs qui seront sur place. Les départs du marathon et du demi-marathon auront lieu à 7h, au Chocolate River Station sur la rue Coverdale. Toujours dimanche, le 5 km d’automne de Miramichi prendra l’affiche à compter de 9h au coin des rues Newcastle et Chaplin Island.

Par ailleurs, Éric Girard et Marc Gallant figurent parmi ceux qui participer­ont samedi au ultra-trail Harricana du Canada à La Malbaie.

À Lake Placid, dimanche, Julie Bélanger et Jason St-Onge sont parmi les Néo-Brunswicko­is qui tenteront leur chance au demi-ironman.

Enfin, près d’une quarantain­e de Néo-Brunswicko­is sont attendus au Marathon de Rimouski qui sera présenté dimanche. Parmi ceux-ci, le prometteur Timmy Basque qui participer­a au 10 km.

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ROBERT LAGACÉ
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