Un édifice proposé pour aider à l’inclusion des personnes ayant un trouble léger de santé mentale
Un organisme sans but lucratif du Restigouche souhaite implanter à Campbellton une résidence comprenant une douzaine d’unités d’habitation destinée aux personnes ayant des problèmes légers de santé mentale.
L’Agence résidentielle du Restigouche est un service de support à la communauté présent dans la région depuis plus d’une trentaine d’années. Par le biais de différents services, elle vient notamment en appui aux personnes ayant un handicap intellectuel, physique, à besoins particuliers, ainsi qu’aux jeunes contrevenants. L’organisme emploie une centaine de personnes.
En début de semaine, sa directrice, Marie-France Maltais, s’est présentée devant le conseil municipal de Campbellton afin de lui exposer les grandes lignes d’un projet qu’elle souhaite implanter dans cette ville, soit la construction d’un édifice d’une douzaine de petits logements. Ceux-ci viseraient une clientèle bien spécifique, soit les personnes présentant des troubles légers au niveau de la santé mentale.
«Ce ne sont pas des cas lourds nécessitant beaucoup de supervision, mais plus des personnes qui sont à deux doigts de pouvoir avoir leur propre appartement, mais qui ont encore besoin d’un peu d’aide au quotidien pour fonctionner. Ce sont souvent des clients qui ont fréquenté des foyers de soins et qui sont prêts à plus d’autonomie», explique-t-elle, notant qu’il s’agira pour eux d’un endroit où loger à long terme et non à court terme.
«On veut que cet endroit devienne leur chez-soi jusqu’à ce qu’ils se sentent à l’aise de faire le prochain pas et d’aller dans un appartement régulier», souligne la directrice.
Les logements en question seraient de petites tailles, comprenant cuisine, toilette chambre à coucher et salon. En plus de ces douze logements, le bâtiment comprendrait également un espace social ainsi qu’une cuisine communautaire.
«Ce serait une bonne occasion pour les résidents de faire des achats et des repas de groupes afin de sauver sur le coût de la nourriture, mais aussi un lieu où se rencontrer, vivre en communauté. Car c’est souvent l’un des problèmes, ces personnes ont très peu de vie sociale», souligne Mme Maltais.
Afin de s’assurer d’une supervision, on y inclurait également les bureaux d’un superviseur ainsi que du travailleur de rue de la région. Ceux-ci offriraient du coup une présence dans le bâtiment tout en étant une ressource pour les résidents.
«C’est la clé du succès de ce programme», estime Mme Maltais.
Selon elle, des projets similaires ont été mis en place ailleurs dans la province et connaissent du succès. Déjà, le ministère du Développement social aurait démontré son intérêt à s’impliquer financièrement.
Pour que ce projet se réalise, l’agence demande toutefois l’aide de la Ville de Campbellton, notamment qu’elle considère de lui céder un terrain afin d’y construire l’édifice.
Selon Mme Maltais, pour des raisons de proximité de services, le projet pourrait difficilement se réaliser ailleurs que dans les limites de la ville.
«C’est sûr qu’on pourrait avoir un terrain dans d’autres communautés, mais la clientèle ciblée n’a pas de moyen de transport. Si on veut que les résidents puissent développer leur autonomie – faire leurs achats, aller à leur rendez-vous, etc. – ce serait beaucoup plus simple qu’ils soient près des services sans dépendre d’autres personnes, de se déplacer en taxi», souligne la directrice.
À noter qu’une portion de ce projet vise également à faire une place aux sans-abri, un appartement serait réservé à cet effet.
À la suite de l’exposé de l’agence, les conseillers de Campbellton ont délibéré sur la question.
Sans se compromettre sur une décision, ils ont toutefois convenu de vérifier si la Ville de Campbellton possède des terrains propices à l’établissement de ce genre de projet. ■