Trop d’écran à la maison: des effets néfastes mesurables
Caroline Fitzpatrick, professeure au département des sciences humaines à l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, a publié récemment les résultats d’une vaste étude canadienne auprès de 40 000 adolescents qui examine l’impact des écrans sur les adolescents.
Elle conclut que l’utilisation accrue des écrans par les jeunes entraîne des effets néfastes sur leur santé et leur productivité. Les adolescents qui consacraient plusieurs heures par jour à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéo, ou à passer du temps sur internet avaient des résultats scolaires moins élevés, une moins bonne estime d’eux-mêmes, de moins bonnes habitudes alimentaires et s’adonnaient à moins d’activité physique.
«Plus les enfants passent du temps devant les écrans, moins ils ont de temps pour de l’activité physique, des interactions en face à face, du temps en famille ou d’autres activités plus enrichissantes », résume l’universitaire.
Cependant, la plupart des études suggèrent que les effets négatifs du temps-écran concernent surtout les contenus de divertissement. «Dans le cas des travaux scolaires, on ne note pas nécessairement de corrélations négatives avec le développement physique intellectuel et social de l’enfant», précise Caroline Fitzpatrick.
Aux enseignants, elle préconise de s’assurer que les jeunes aient seulement accès aux applications éducatives, mais aussi d’interdire l’usage personnel de téléphones cellulaires en raison de leur potentiel de distraction.
La professeure regrette d’ailleurs que l’introduction des tablettes se fasse à l’aveuglette, sans souci d’évaluer de façon rigoureuse et scientifique les impacts de leur usage.
«Il est important d’apprendre à écrire à la main, des études qui suggèrent que prendre des notes à la main permet de mieux retenir l’information, souligne-t-elle. Il est temps de prendre du recul pour avoir une perspective plus nuancée envers la technologie dans l’éducation, et ne pas embarquer à 100% dans le virage numérique sans analyser les conséquences négatives potentielles.» ■