JUSTIN TRUDEAU DÉCLENCHE DES ÉLECTIONS
La prochaine campagne électorale fédérale prendra officiellement son envol ce matin, lorsque le premier ministre Justin Trudeau se rendra à Rideau Hall pour demander à la gouverneure générale, Julie Payette, de dissoudre le Parlement.
Les chefs des partis politiques parcourront ensuite le Canada pendant 40 jours et participeront à trois débats contre M. Trudeau - un en anglais, deux en français - pour convaincre les électeurs canadiens de leur faire confiance le jour du scrutin, le lundi 21 octobre.
Le Parti libéral du Canada et le Parti conservateur du Canada font campagne officieusement depuis des semaines, mettant la table pour ce qui s’annonce comme une rude bataille pour faire élire le minimum de 170 députés nécessaires à un gouvernement majoritaire.
Les ministres libéraux ont multiplié les annonces gouvernementales tout l’été, ne manquant jamais une occasion de porter des coups à leurs rivaux conservateurs en raison de leurs liens avec des figures plus polarisantes de la droite politique.
Les conservateurs ont pour leur part martelé leur message contre les libéraux sur des enjeux comme la taxe sur le carbone ou encore les récentes conclusions du commissaire à l’éthique sur l’implication du premier ministre Trudeau dans l’affaire SNC-Lavalin.
Les conclusions accablantes du rapport du commissaire Mario Dion, qui a sévèrement blâmé M. Trudeau, n’ont pas tellement fait bouger l’aiguille des sondages.
CHAMPS DE BATAILLE CONVOITÉ
Au Nouveau-Brunswick, dix sièges seront à l’enjeu. Ils ont tous été remportés par le Parti libéral lors des élections fédérales de 2015.
La partie n’est toutefois pas gagnée d’avance pour les troupes de M. Trudeau, les stratèges conservateurs ayant identifié plusieurs circonscriptions où ils croient être en mesure de réaliser des gains.
Le Parti vert d’Elizabeth May sera aussi à surveiller. Il tentera de suivre les traces du Parti vert provincial, qui a réalisé une percée historique au Nouveau-Brunswick en 2018 en faisant élire trois députés.
Par ailleurs, la bataille électorale pour le Québec, qui détient 78 sièges, s’annonce animée alors que pâlit l’étoile du Nouveau Parti démocratique (NPD) et de sa fameuse «vague orange» de 2011.
Les libéraux mènent dans les intentions de vote au Québec et ont tenté de creuser l’écart avec leurs adversaires grâce à des enjeux sociaux qui font consensus dans cette province, comme le droit à l’avortement ou le mariage gai. Justin Trudeau et son équipe seront néanmoins rattrapés par plusieurs dossiers d’actualité comme celui de la laïcité ou encore l’achat du pipeline Trans Mountain dans l’ouest du pays.
LES ENJEUX À SURVEILLER
Parmi les enjeux qui risquent de retenir l’attention dans les prochaines semaines, notons l’environnement, la position du Canada à l’international, les déficits fédéraux, sans oublier le contexte économique, favorable selon les données statistiques, mais qui laisse de plus en plus de Canadiens dans l’incertitude.
Ce dernier thème sera central à la campagne électorale, puisque les trois principaux partis fédéraux misent sur des promesses pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.
Tant les conservateurs que les néo-démocrates ont déjà dévoilé des promesses électorales en ce sens.
Les conservateurs promettent, entre autres, de supprimer la taxe fédérale sur le chauffage résidentiel, alors que mardi, les néo-démocrates promettaient de taxer les mieux nantis pour financer les soins de santé.
«Notre message est clair: à qui pouvez-vous faire confiance pour améliorer votre quotidien et celui de votre famille? Et nous savons que ce n’est pas Justin Trudeau, avec qui la coût de la vie va devenir encore plus élevé», affirme Rudy Husny, directeur adjoint des relations médiatiques de l’équipe de M. Scheer.
«Les néo-démocrates ont le courage de faire des choix différents. Contrairement aux libéraux et aux conservateurs qui travaillent pour leurs amis riches et puissants, nous aiderons les gens qui ont du mal à joindre les deux bouts», a déclaré Jagmeet Singh, le chef du NPD, mardi. ■