Acadie Nouvelle

Andreescu – Bruneau: une équipe à succès

- Frédéric Daigle

Sylvain Bruneau a su dès ses premiers moments à titre d’entraîneur à temps plein de Bianca Andreescu qu’il avait une joueuse extraordin­aire entre les mains.

Bruneau et la championne des Internatio­naux des États-Unis ont commencé à travailler ensemble à la demande de Louis Borfiga, vice-président du développem­ent de l’élite à Tennis Canada. C’était en février 2018. Bruneau était en Roumanie à titre de capitaine de la Coupe Fed.

«C’est vraiment sa vision à lui ce qui se passe présenteme­nt», a noté Bruneau en conférence de presse au stade IGA, mardi. Et cette associatio­n aurait pu ne jamais se produire.

«Au départ, j’étais réticent, car j’ai une bonne relation avec toutes les filles de l’équipe (de la coupe Fed). Je savais que si j’étais attitré à l’une d’elles en particulie­r, ça pouvait changer la dynamique avec les autres. J’avais des réserves, mais Louis a été convaincan­t.»

Les deux premiers tournois auxquels ils ont participé «ensemble», en mars 2018 au Japon, Andreescu a atteint la finale.

«Je trouvais que c’était une joueuse de talent. Je voyais des choses à travailler, à faire différemme­nt. Lors de ces deux premiers tournois, nous retournion­s sur le terrain après tous les matchs, car nous étions seuls, il n’y avait pas de préparateu­r physique avec nous. Cette championne-là, je la sentais. J’avais observé ses réactions lors de quelques matchs en Coupe Fed où il y avait énormément de pression. La façon dont elle abordait les matchs, les points importants. Je me demandais même si elle était consciente de tout ça, de qui elle était. Je savais que j’avais un super projet entre les mains.»

Jamais il ne s’est douté qu’elle atteindrai­t les sommets du tennis féminin en seulement 18 mois.

«Je me pince un peu. C’est quand même énorme, quand on regarde son année. J’ai vu des signes l’an dernier que son année 2019 allait sûrement très bien se passer, mais ce qu’elle fait, c’est...» laisse-t-il en suspens.

Bruneau se retrouve désormais avec une joueuse du top-5 mondial et gagnante d’un Grand Chelem entre les mains. Et le tourbillon médiatique qui l’accompagne.

«Nous avons beaucoup de demandes, évidemment. Nous comprenons l’intérêt au pays, qui s’est rangé derrière elle. Il fallait aussi gérer avant la finale: le plus gros match restait encore à jouer. Juste le fait d’être en finale à New York, contre Serena, en Grand Chelem, c’est déjà beaucoup. De gagner le titre, c’est venu quintupler tout ça. Ça en fait pas mal. Mais c’est certain que c’est une bonne chose.»

«Je n’ai jamais vécu quelque chose de tel, c’est clair. (C’est) peut-être un peu (plus gros que je l’imaginais). Mais c’est fantastiqu­e. Je suis ravi pour le tennis canadien, de l’engouement que ça a suscité d’un océan à l’autre. Il paraît que les cotes d’écoute ont été incroyable­s. Je suis content pour Bianca, pour l’équipe. C’est juste beau, mais c’est gros à gérer pendant quelques jours. Je sais que ça va retomber éventuelle­ment.»

CALENDRIER ALLÉGÉ

Cette pluie de demandes a forcé le clan Andreescu à revoir quelque peu son calendrier. Alors qu’elle devait participer à plusieurs tournois de la portion asiatique du calendrier, Andreescu ne participer­a qu’à l’Omnium de Chine, à Pékin, du 28 septembre au 6 octobre.

«On verra comment ça se passe. Le but est de participer aux Finales de la WTA, tournoi qui regroupe les huit premières au monde, a souligné Bruneau. Il va falloir être judicieux dans les choix au calendrier, de l’entraîneme­nt et des périodes de repos. Au printemps, elle a joué beaucoup de matchs puis a été blessée. Il y a eu beaucoup de positif à retenir de cette période, mais aussi du négatif. Nous n’avons pas hésité après Toronto à la retirer de Cincinnati. On se retrouve avec un scénario un peu similaire (pour l’Asie).»

ce n’est pas ce qu’on avait envisagé. C’est pratiqueme­nt trop beau pour être vrai: elle touche à la victoire. On sait ce qui se passe: Serena n’a plus rien à perdre, elle retrouve ses repères et joue du meilleur tennis. Bianca se crispe légèrement – c’est normal. Elle garde son calme, mais je le vois dans son jeu, sa première balle de service, ça devient plus compliqué. À 5-5 – faut comprendre que je suis un de ceux qui n’est jamais tranquille pendant un match de tennis, car j’ai trop vu de revirement­s, par mes joueuses ou contre elles – faut recommence­r et il y a un peu d’inquiétude.»

«J’ai trouvé incroyable la façon dont elle a géré les deux derniers jeux avec son peu d’expérience à ce niveau. Elle a joué de façon très offensive et elle ne pouvait plus espérer sur des erreurs de Serena, bien qu’elle en ait commis quelques-unes. (...) Quand nous nous sommes serrés dans nos bras, c’était très fort, des deux côtés. On pensait à tout ce qui avait été surmonté.» – La Presse canadienne

 ??  ?? Sylvain Bruneau a rencontré les médias à Montréal, mardi. – La Presse canadienne: Paul Chiasson
Sylvain Bruneau a rencontré les médias à Montréal, mardi. – La Presse canadienne: Paul Chiasson

Newspapers in French

Newspapers from Canada