PRIS DANS UN ENFER ADMINISTRATIF
Un infirmier diplômé en France a dévoilé les démarches interminables qu’il a dues entreprendre pour exercer son métier au Nouveau-Brunswick. L’Acadie Nouvelle a donc enquêté sur les mesures d’une récente stratégie provinciale censées contrer la pénurie de personnel soignant.
Florian Euzen sourit avec dépit en tournant son regard vers le parc qui jouxte le Centre culturel Aberdeen.
«Tu veux vite t’intégrer, mais après...», mentionne le jeune homme qui possède un diplôme d’infirmier français, à propos de son parcours d’immigrant.
M. Euzen est père d’un petit Acadien, fruit de l’union qu’il forme depuis quelques années avec une Néo-Brunswickoise. Il occupe aussi un emploi qui lui plaît dans le secteur communautaire.
Seulement, il souhaiterait que ses homologues étrangers n’échouent pas comme lui, en 2017, dans sa tentative d’exercer ses compétences infirmières dans la patrie qu’il a choisie.
Il sait qu’elle en a besoin.
La province connaît une sérieuse pénurie d’infirmiers. Les services d’obstétrique de Campbellton et de Bathurst ont déjà connu des arrêts de service durant l’année en raison de manques de personnel. La situation risque en plus de s’aggraver. Le ministère de la Santé prévoit un besoin d’au moins 1300 infirmières dans 10 ans.
Le gouvernement a lancé une stratégie pour résoudre le problème il y a quelques semaines. Il a notamment prévu des mesures pour améliorer le recrutement d’infirmiers diplômés à l’étranger. Il souhaite aussi mettre en valeur l’offre de postes dans les services de santé provinciaux durant de futures missions à l’extérieur du pays.
Il veut enfin améliorer le processus d’accueil du personnel soignant étranger. Le ministère de la Santé a affecté au moins une personne à un nouveau poste de conseiller pour ce faire. Il développe aussi un nouveau service appelé IFE Navigator.
Ce soutien paraît nécessaire. M. Euzen décrit le processus d’immatriculation à travers lequel il a voulu passer comme «un cheminement exaspérant.»
«J’admets qu’il n’est certainement pas simple», confirme un fonctionnaire provincial dans un courriel adressé au Français. ■