Cécité, surdité et mutisme
Adrienne Deveau Bathurst
La chronique de M. Morin-Rossignol (Acadie Nouvelle du mercredi 11 septembre, p. 13) dresse un portrait lucide et très juste de la triste situation du français en Acadie.
Pour que ce message atteigne le plus grand nombre de personnes, je propose que l’Acadie Nouvelle envoie la chronique à toutes les directions de nos écoles et établissements d’enseignement au Nouveau-Brunswick; que les directions d’écoles, à leur tour, l’acheminent à leur personnel enseignant, et que tous la lisent avec soin et en parlent avec les jeunes; enfin, que les élèves et les étudiants invitent leurs parents à lire la chronique, et qu’ils en parlent en famille.
Pour améliorer notre français parlé et écrit, il faut que tous les secteurs de notre population se donnent le mot… et la main! Dans un si beau projet, nous comptons sur nos artistes, nos directions d’établissements d’enseignement, nos élus provinciaux et nos édiles, ainsi que nos entrepreneurs et propriétaires de petits commerces et de restaurants. Ensemble, ces personnes donneront l’exemple.
Si rien n’est fait, dans moins de 10 ans, plusieurs de nos villages acadiens auront complètement basculé dans l’anglais.
Je sais déjà qu’on embauche des anglophones unilingues dans de petits commerces, et même dans un certain foyer pour personnes âgées, qui manque cruellement de personnel.
Il faut être «aveugle et sourd» pour ne pas constater le mépris envers le français… un mépris malheureusement souvent endossé par nos propres gens.
Il faut également être «muet» pour ne pas réagir à la chronique percutante de monsieur Morin-Rossignol.
Cécité, surdité et mutisme sont trois conditions que nous devons bien comprendre et guérir, si nous voulons un jour nous épanouir en français.
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