AMBULANCE NB: LE JOUR ET LA NUIT DANS LE RESTIGOUCHE
Après avoir fait les manchettes pendant plusieurs mois en raison de plusieurs incidents impliquant d’importants délais d’intervention, le calme est finalement revenu du côté ambulancier dans le secteur du Restigouche-Ouest.
Des patients qui doivent attendre une heure avant d’obtenir les services d’une ambulance, c’est histoire du passé à Kedgwick/ Saint-Quentin. Les moyens mis en place dans cette partie du Restigouche afin de régler la problématique de la couverture ambulancière semblent en effet fonctionner.
À la suite de pressions exercées dans les communautés, Ambulance NB avait convenu l’an dernier que ce secteur en était un d’exception et que des mesures spéciales devaient s’y appliquer. Cela s’est traduit par l’ajout d’une unité d’intervention d’urgence, de la conversion d’une ambulance de jour en ambulance permanente, ainsi que l’obtention d’un statut particulier pour le territoire (poste prioritaire).
Règles générales, les normes fixées à Ambulances NB pour les délais d’intervention aux appels urgents 911 en régions rurales sont de 22 minutes ou moins et de 25 minutes ou moins pour les appels non urgents. Dans les deux cas, la société entend atteindre ces objectifs 90% du temps.
Directeur des communications chez Médavie/Ambulance NB, Chisholm Pothier confirme que les ajouts au RestigoucheOuest ont visiblement amélioré la question des délais déraisonnables. Il précise qu’avant la mise en oeuvre de ces mesures, le service était tout de même très adéquat.
«Nous nous acquittions de nos obligations à 98% du temps, ce qui constituait un niveau de service exceptionnel, l’un des meilleurs de la province en fait. Toutefois, les 2% du temps où nous ne parvenions pas à répondre dans les délais prescrits, c’est là que la marge était beaucoup trop élevée et que nous avons vu des attentes inacceptables.
En chiffres, les pourcentages de réponses survenues dans les délais de prescription sont similaires à ceux de l’année précédente à Kedgwick et à Saint-Quentin (six premiers mois). Toutefois, durant cette même période, les cas de délais jugés inacceptables ont chuté drastiquement, voire même totalement disparu.
«Le système fonctionnait relativement bien auparavant, mais grâce aux nouvelles initiatives, on a réglé les irritants. On a maintenant tous les éléments en place pour éviter les problèmes», note M. Pothier, prévenant toutefois qu’aucun système n’est totalement infaillible.
Du côté de la communauté, on n’a pour le moment que de bons mots à l’endroit des récentes initiatives d’Ambulance NB.
«C’est le jour et la nuit, un succès sur toute la ligne», souligne Joanne Fortin, porte-parole du Comité permanent de la santé de Saint-Quentin.
«Je ne dis pas que tout est parfait, mais notre territoire a désormais une couverture beaucoup plus adéquate. On n’a pas eu d’incident malheureux depuis novembre dernier. C’est une amélioration incroyable quand on pense que quelques mois plus tôt, on était en mode panique où plus personne ou presque ne se sentait en sécurité. Ambulance NB a été à l’écoute et on voit aujourd’hui les résultats»,
«En bref, nous ne rations pas souvent nos objectifs au Restigouche, mais quand ça se produisait, c’était souvent de beaucoup», relate le porte-parole.
soutient-elle, ajoutant que la confiance est maintenant restaurée envers l’organisation.
En dépit des succès apparents des initiatives d’Ambulance NB, Mme Fortin continue néanmoins de suivre le dossier de près et ne baisse aucunement sa garde.
«On a d’excellents résultats pour l’instant et on ne veut surtout pas un retour en arrière», prévient-elle.
UN EXEMPLE À SUIVRE
Selon Mme Fortin, à la lumière des premiers résultats de l’expérience mis en branle par Ambulance NB au Restigouche-Ouest, celle-ci pourrait s’avérer un exemple à suivre pour d’autres régions rurales du NouveauBrunswick vivant des problématiques similaires.
«Chez nous, l’Unité d’intervention d’urgence a fait ses preuves. Je ne dis pas que ce serait nécessairement la meilleure option pour toutes les communautés, mais ça pourrait être une piste de solution pour elles, une première étape», croit-elle.
M. Pothier avoue qu’Ambulance NB vit toujours des défis importants à certains endroits. Ces défis sont surtout le fruit de problèmes de manque de personnel.
«Nous avons toujours des défis en terme de recrutement. En fait, il manque toujours entre 150 et 175 ambulanciers dans la province, et les besoins sont plus criants dans certaines communautés, notamment dans le Nord et l’Est de la province. On continue de travailler fort afin de pourvoir le plus de postes vacants possible et de répondre adéquatement à notre mandat», dit-il. ■