Péninsule acadienne: la crise des poubelles est terminée
Le différend opposant la Municipalité régionale de Tracadie (MTR) à la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne (CSR-PA) concernant le projet de flotte de collecte des déchets est maintenant officiellement réglé.
La MRT a appuyé la demande d’emprunt de 1,9 million $ de la part de la CSR-PA, jeudi soir, à Néguac. Et ce, même si le nouveau service exclura la plus grande municipalité de la région.
Le maire adjoint de la MRT, Jean-Yves McGraw - en remplacement du maire Denis Losier, retenu à Tracadie pour des raisons familiales importantes -, a levé sa main comme tous les autres partenaires de la CSR-PA lors du vote de la résolution financière permettant à la CSR-PA de poursuivre son initiative.
Lundi, les élus tracadiens avaient renversé leur position de refus face au concept. Auparavant, la MRT faisait avorter tous les votes sur cette question en utilisant son droit de veto accordé sur tout sujet de budget de la CSR-PA.
«Enfin!», n’a pu s’empêcher de soupirer le président de la CSR-PA et maire de SaintIsidore, Oscar Rouselle, au terme de cette rencontre qui n’aura duré que 50 minutes.
Cependant, cela ne veut pas dire que le service sera disponible dès janvier 2020. Selon la directrice générale de la Commission, Mélanie Thibodeau, les communautés verront les premiers camions de cueillette passer dans leurs rues en avril au plus tôt. La commission prévoit acquérir cinq véhicules, au coût d’un peu plus de 1 million $.
D’ici là, le comité de gestion des déchets solides de la CSR-PA va négocier avec les entrepreneurs privés pour leur demander de prolonger de trois mois leur contrat actuel, qui doit prendre fin au tournant de la nouvelle année. L’option de louer des camions est également envisagée, a-t-on fait savoir.
«Cette histoire est maintenant chose du passé, a continué M. Rousselle avant d’aller serrer la main à M. McGraw. La résolution d’emprunt a été acceptée à l’unanimité et nous pourrons aller de l’avant avec notre flotte. Ç’a été une expérience laborieuse et cela a créé des tensions au niveau des municipalités. Par contre, on voit un dénouement agréable.»
Le président de la CSR-PA a souligné une fois de plus la faille dans les règles entourant les votes au sein de la CSR au sujet du droit de veto. À son avis, le gouvernement provincial devra se pencher sur cette problématique, en conservant un droit de veto uniquement lorsque la question financière touche directement une communauté.
«Cela n’empêcherait pas les municipalités de continuer des projets qui n’intéressent pas tout le monde», a-t-il souhaité.
Du côté du représentant de la Municipalité régionale de Tracadie, il faut maintenant mettre ce froid de côté.
«Les municipalités ont le choix d’aller où ils voulaient avec la collecte des déchets. Nous avons voulu donner la chance à nos entrepreneurs établis dans Tracadie et on a eu ce que l’on cherchait. Les réflexions du conseil étaient de laisser la CSR-PA faire ses choses une fois que nous avions fait les nôtres. C’est ce que nous avons décidé lundi.»
Le maire adjoint de la MRT espère que toutes les communautés de la Péninsule acadienne travailleront ensemble dans de futurs projets régionaux.
«Ce que nous voulons, c’est de rétablir les ponts avec les autres municipalités et DSL de toute la région. Tracadie est un centre de services, mais nous ne sommes pas un centre de services pour Tracadie seulement. On a besoin de toute la population de la région et on veut que ça reste comme ça.» ■