Huit ans de prison pour avoir tué un codétenu
Michael Fallon, un jeune détenu qui a plaidé coupable à des accusations de meurtre au deuxième degré d’un autre prisonnier et d’agression sur un agent correctionnel, a écopé de 8 ans et 11 mois de prison, en cour provinciale à Moncton, jeudi matin,
Le juge William McCarroll a relaté les événements du 26 octobre 2018 pendant que Michael Fallon attendait de connaître sa peine dans le box des accusés.
Fallon, qui avait 20 ans au moment du crime, a frappé un codétenu, Michael Matchett, d’un coup à la tête et l’a frappé à nouveau une fois qu’il est tombé au sol.
Les faits se sont déroulés au Centre correctionnel du Sud-Est, à Shediac.
La victime est décédée quelques jours plus tard à l’hôpital.
«Il s’agit d’un crime très grave. Un homme est mort. Et il ne semblait pas y avoir de provocation de la part de la victime d’après ce que j’ai vu», a dit le juge avant d’insister sur la gravité du crime.
«La peine est au bas de l’échelle en ce qui concerne les causes de meurtre, mais je tiens compte qu’il a plaidé coupable avant même que l’on n’entende des témoins.»
Quelques jours plus tard, Michael Fallon a donné un coup de tête au visage d’un agent correctionnel lorsque celui-ci tentait d’obtenir son témoignage au sujet du meurtre. L’agent a subi une fracture du nez.
Lorsque le juge lui a demandé s’il désirait prendre la parole, Michael Fallon s’est levé.
«Je suis désolé pour ce que j’ai fait et j’aurais préféré que ce soit moi (la victime).»
Le juge lui a par la suite imposé une peine de huit ans de prison pour meurtre et 11 mois pour avoir agressé un agent correctionnel.
Une période de 450 jours a été déduite de sa peine à cause du temps passé en détention provisoire. Il devra donc passer sept ans, huit mois et sept jours derrière les barreaux.
Edith et Wayne Matchett, grand-parents de la victime, étaient présents pour écouter le prononcé du verdict, près d’un an après le meurtre de leur petit-fils.
L’air à la fois sereine et triste à la sortie du palais de justice, la grand-mère dit qu’elle croit que le meurtrier aurait dû écoper d’une peine plus lourde.
«Je suis déçue de la peine imposée. Je ne suis pas rancunière, mais nous sommes blessés. Rien ne ramènera Michael. Le meurtrier sera puni, mais je crois qu’il aurait dû avoir une peine plus longue.»
L’émotion dans la voix, elle nous a dit quelques mots sur l’enfant qu’elle a élevé.
«Michael aimait sa famille. Même s’il ne s’entendait pas avec quelqu’un de la famille, il faisait tout pour aider. Michael était un gars qui avait des problèmes, mais je l’aimais.»
«Il avait beaucoup de potentiel. Il essayait tant bien que mal de trouver son chemin dans la vie et il a dû surmonter plusieurs embûches. On s’attendait au moins à ce qu’il soit en sécurité en prison», raconte M. Matchett.
Ils ont appris la nouvelle du décès de leur petit-fils par téléphone en pleine nuit, à 3h du matin.
«On tourne la page maintenant. Je ne comprenais pas vraiment ce que ça voulait dire avant», mentionne Mme Matchett, laissant échapper un léger sourire. - AB ■