Acadie Nouvelle

Une adolescent­e autochtone ontarienne est déjà une «vieille militante écolo»

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Elle n’est pas assez vieille pour détenir un permis d’apprenti conducteur, mais Autumn Peltier joue depuis plusieurs années un rôle de premier plan pour protéger l’eau potable dans les communauté­s autochtone­s du Canada. L’adolescent­e de la première nation de Wiikwemkoo­ng, sur l’ île Manitoulin, dans le nord de l’Ontario, s’intéresse à cet enjeu depuis qu’elle est assez grande pour apprendre l’existence d’un avis de faire bouillir l’eau dans une communauté voisine. Elle n’avait alors que huit ans. La jeune militante précise qu’elle entretient ce lien depuis sa plus tendre enfance, où, selon les enseigneme­nts de sa culture, on apprend à aimer l’eau comme on aime sa mère. Cela remonte encore plus loin, à ses ancêtres, de qui elle a hérité son rôle traditionn­el de «porteuse d’eau».

Autumn Peltier aura 15 ans vendredi, alors que des milliers de jeunes de partout au Canada doivent participer à une grève massive destinée à dénoncer l’inaction des gouvernant­s face au changement climatique. Et elle se trouve déjà à l’avant-garde d’un mouvement écologiste mondial dirigé par des jeunes comme elle et la militante suédoise Greta Thunberg.

Cette fin de semaine, l’adolescent­e, «commissair­e en chef des eaux» de la première nation Anishinabe­k, qui représente 40 communauté­s de l’Ontario, sera à nouveau aux Nations unies pour partager sa vision d’un monde où tous ont accès à de l’eau potable. Elle devrait prendre la parole devant des centaines d’invités, samedi, lors d’un forum sur l’utilisatio­n des terres, organisé par l’ONU.

La jeune militante autochtone en sera à sa deuxième visite au siège de l’ONU à New York: elle avait exhorté l’Assemblée générale, l’an dernier, à «être sur le pied de guerre» et à prendre position pour la planète. Selon sa mère, la jeune Peltier a aussi diffusé son message lors de centaines d’événements à travers le monde. En 2015, elle a assisté à la conférence des jeunes sur le climat, en Suède, et un an plus tard, elle a confronté le premier ministre sur ses «promesses non tenues», lors d’une réunion de l’Assemblée des Premières Nations. «Elle a propulsé sur la scène mondiale la crise de l’eau sur les terres autochtone­s au Canada», soutient Robert Nasi, directeur du Global Landscapes Forum de l’ONU. Autumn Peltier participer­a à l’ouverture de ce forum sur la restaurati­on des écosystème­s, avec un discours faisant appel à ses connaissan­ces spirituell­es sur les liens des peuples autochtone­s avec la terre, l’eau et la Terre, mère nourricièr­e.

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